Les fourrages récoltés et entreposés nourrissent le troupeau pendant toute une année. La qualité des fourrages influence les performances et la rentabilité de la ferme. Quel genre d’année voudriez-vous avoir? La question ne se pose même pas!
Lors de la planification de la récolte des fourrages, l’objectif est de conserver l’herbe dans un état le plus près possible de la plante originale. Chaque opération de la récolte devrait être scrutée avec soin afin de voir si elle est effectuée de la meilleure façon pour bien conserver la valeur nutritive et les caractéristiques physiques de l’herbe. Il faut aussi s’entendre sur les points de repère qui vont permettre d’attendre, sans le laisser passer, le moment opportun de chaque opération.
Le temps passé à choisir les mélanges de semences fourragères, au semis, à la culture et à la récolte peut perdre sa valeur en un rien de temps si la conservation de l’ensilage n’est pas parfaite. C’est douloureux de voir s’écouler le meilleur des protéines et des sucres de l’ensilage trop humide à travers un silo qui coule. Comment ne pas être consterné par un silo horizontal (bunker) qui brûle les nutriments les plus performants d’une herbe entreposée trop sèche ou mal compactée et qui laisse s’échapper de la fumée? Autant de coûts inutiles dont la valeur ne pourra être récupérée par d’autres aliments de la ration.
Beaucoup de producteurs sont devenus des maîtres fourragers pour la culture et le rendement de leurs prairies. D’autres le sont pour la récolte de fourrages jeunes, d’une composition équilibrée et constante en graminées et légumineuses à chaque coupe. Mais le maître fourrager « suprême » réussira, en plus, à obtenir la meilleure qualité de conservation de sa récolte. Ces producteurs existent, ils ont un talent instinctif pour leur récolte de fourrages. Ils portent attention à mille petits détails, consciemment ou non. Et on doit absolument s’en inspirer!
Entre autres, ils vous diront que le temps, c’est de l’argent quand on parle de récolte d’ensilage. Plus le chantier est rapide, plus on gagne en qualité de conservation. Pour l’ensilage, une des clés c’est que l’herbe fauchée attende le moins longtemps possible dans le champ avant d’être entreposée. On vise également à ce qu’elle sèche uniformément jusqu’au taux d’humidité optimal pour la conservation. On souhaite que chacun des brins d’herbe soit parfait plutôt que d’avoir une moyenne correcte provenant de brins trop secs et trop humides. Le retrait rapide de l’air est une condition essentielle à la réussite. Plus vite les balles sont enrobées ou le silo est fermé, moins il y aura de croissance d’organismes indésirables et de gaspillage de l’ensilage.
La planification du chantier, c’est une chose, mais sa gestion, dans le feu de l’action, en est une autre. Ce n’est pas par pure fantaisie que vous devez faire le choix d’agir en tant que gestionnaire de chantier plutôt que d’opérer la fourragère par exemple. Il est primordial de vérifier, et de corriger si nécessaire, à intervalles réguliers la qualité du produit que vous récoltez ou du travail pour chaque opération. Vous en serez bien content quand vous servirez votre ensilage qui a conservé le souvenir des prairies d’été bien récoltées.