L’autre Xavier Beulin

Si plusieurs dans le milieu agricole français ont été très critique envers Xavier Beulin, le président du principal syndicat agricole dans l’hexagone, décédé subitement il y a quelques semaines, le journal l’Humanité en a dressé ces jours-ci un portrait tout autre.

Des entreprises privées qui servent mieux les intérêts des producteurs que les coopératives !

 «Il ne correspondait pas au portrait cynique que l’on a fait de lui», d’écrire L’Humanité. Il était depuis plusieurs années le président non exécutif du groupe Avril (autrefois Sofiprotéol) , une firme industrielle créée au début des années 1980 par des producteurs de colza et de tournesol pour valoriser leurs productions. L’Humanité précise : «Quand on observe la réalité économique de manière objective, force est de constater que Sofiprotéol aura mieux servi les intérêts des paysans que beaucoup de coopératives agricoles. On le voit depuis deux ans avec les coopératives laitières dont certaines paient moins bien le lait que beaucoup de laiteries privées. Chez Sofiprotéol devenu Avril, les bénéfices étaient entièrement réinvestis, et l’on peut penser que le chômage serait moins élevé en France qu’il ne l’est aujourd’hui si les entreprises cotées en Bourse avaient adopté une telle stratégie depuis trente-cinq ans.»

Un conciliateur

Quittant l’école à 18 ans, suite au décès brutal de son père, Xavier Beulin avait repris la ferme familiale par devoir en 1976 d’expliquer le journal français. La ferme s’est ensuite agrandie en devenant un groupement agricole d’exploitation en commun (Gaec) à plusieurs associés familiaux, puis une société agricole à responsabilité limitée (Sarl) sur 450 hectares dans le département du Loiret. «Comme syndicaliste paysan, Xavier Beulin a poursuivi l’orientation de ses prédécesseurs, une ligne syndicale qui a souvent cherché à concilier l’inconciliable : l’adaptation des exploitants aux conséquences catastrophiques du libéralisme en agriculture ; une coexistence souhaitée entre l’exploitation familiale et les grandes structures capitalistiques comme la ferme des 1 000 vaches dans la Somme. Ce qui lui valut bien des critiques des syndicats minoritaires et de certains politiques.» d’écrire L’Humanité.

«Voilà pourquoi Xavier Beulin ne correspondait pas au portrait de l’agri-manager cynique que l’on a souvent fait de lui. C’était à la fois un homme de convictions et un démocrate, ouvert au dialogue, inquiet aussi de la montée du vote des paysans en faveur de l’extrême droite. La FNSEA lui a rendu hommage en déclarant qu’il a donné tout ce qu’il avait pour les idées d’un syndicalisme ouvert et indépendant » de conclure l’article du journal L’Humanité.

 

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