Dès le 6 février dernier, La Vie agricole informait dans un article intitulé « La force de Facebook en marche contre Maxime Bernier» qu’un groupe de producteurs venait de former un forum sur Facebook pour empêcher Maxime Bernier de gagner la chefferie du Parti conservateur en incitant les agriculteurs à prendre des cartes de membres du parti conservateur pour voter pour d’autres candidats que Maxime Bernier. Il était alors très clair que ces producteurs feraient tout pour contrer le discours anti-gestion de l’offre de Bernier. Même si on constate que pour les défenseurs du système de la gestion de l'offre, les babines ne suivent pas toujours les bottines, Maxime Bernier ne peut que constater qu'il a de plus en plus d'opposants qui intègrent son propre camp !
Ils sont maintenant des milliers d'agriculteurs québécois mécontents de la position de Maxime Bernier sur la gestion de l'offre à se procurer leur carte de membre du Parti conservateur pour lui barrer la route de la victoire. Martin Nichols, un producteur laitier de St-Hyacinthe confiait la semaine passée à Radio-Canada : «Tu m'aurais dit il y a un mois : "Tu vas vendre des cartes du Parti conservateur", je t'aurais donné un coup de pied au derrière et je t'aurais mis dehors.»
Il semble aujourd’hui qu’avec le discours américain sur la négociation de l’ALENA, l’appui de l’ancien premier ministre canadien, Brian Mulroney, au discours en faveur de la fin de la gestion de l’offre, que l’avis prôné par Maxime Bernier depuis quelques mois a plus d'audience et qu'il commence à déranger sérieusement les producteurs laitiers.
Les autres candidats à la chefferie du Parti conservateur, notamment au Québec, comme Steven Blaney, jouent quant à eux la carte en faveur de la gestion de l’offre.
La réponse de Bernier: «La gestion de l'offre, un système soviétique!»
«Je suis en politique pour défendre des principes. Je l'ai dit dès le début de la campagne, lorsqu'on croit au libre marché, à la liberté économique et qu'on veut défendre les consommateurs, il y a peut-être un prix à payer. Je suis prêt à le payer ce prix politique-là.» a déclaré Maxime Bernier à Radio-Canada, lui qui n’entend pas renier ses principes pour quelques votes quitte à ne pas finir chef du parti conservateur et donc perdre sa chance de devenir premier ministre du Canada.
Maxime Bernier reste persuadé qu’au sein du parti conservateur, les «anti-gestion de l’offre» sont plus nombreux que les «pro gestion de l’offre».
Face à la campagne que mènent des agriculteurs québécois pour nuire à sa candidature, Maxime Bernier demande à ses partisans de se mobiliser eux aussi. Dans un courriel envoyé à des membres et divulgué par Radio-Canada, le député de Beauce s'en prend également à ses adversaires qui courtisent les agriculteurs. Dans ce courriel il va jusqu’à comparer le système en place au système soviétique : «De faux conservateurs qui se soucient seulement de défendre leur système de type soviétique. » écrit-il.
Sur son twiiter il écrivait ces jours-ci : «Allons-nous laisser ces faux conservateurs déterminer la position de notre parti? Leur seul but est de maintenir leurs privilèges.»
Et si Bernier gagnait par sa franchise ?
Il est vrai aussi que la franchise paye parfois en politique et que certains partis qui se disent en total accord avec la gestion de l’offre ne font rien de plus pour la sauver. Il suffit de voir depuis 15 ans comment la problématique du lait diafiltré a été mal gérée ou tout simplement pas gérée au point de se demander parfois si les défenseurs de la gestion de l’offre ne cherchent pas des méthodes pour la contourner et la faire tomber tout en déclarant la défendre !