L’autosuffisance pour les producteurs français

Lors d’un récent voyage d’étude en France sur des fermes laitières et bovines des régions de la Loire, de la Bretagne et de la Normandie, j’ai constaté que l’autosuffisance à la ferme est un concept qui plaît aux agriculteurs performants. Tout comme ceux d’ici, les agriculteurs de là-bas font preuve d’ingéniosité, de débrouillardise et de gros bon sens pour arriver à leurs fins. Ce sont des gens qui démontrent une fierté tranquille à bien cultiver leurs terres et à bien s’occuper de leurs animaux.  

Mais, là s’arrête le parallèle car les conditions de culture et la rémunération des entreprises visitées sont bien différentes de celles du Québec. Avec un prix de 280 euros pour 1000 litres de lait, nul besoin de dire que les producteurs français ont besoin d’être créatifs pour survivre. Les producteurs laitiers rencontrés comptent tous sur la diversification de leurs productions à la ferme telle que l’élevage de taurillons Holstein, de bouvillons, de porcs ou même un vignoble pour ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier. Malgré le faible prix du lait, ils n’hésitent pas à utiliser des technologies qui améliorent leur efficacité. L’utilisation de semences sexées pour les vaches reproductrices, les vaches destinées à la réforme étant saillies par des semences de taureaux de boucherie en est un exemple.

Les producteurs rencontrés sont d’accord sur un élément. Ils aimeraient bien cultiver plus de plantes fourragères mais, dans leur région, l’eau manque en été et le rendement n’est pas au rendez-vous. Ils se tournent donc vers l’ensilage de maïs comme source principale de fourrage dans la ration de leur troupeau, complétant avec des céréales et de la paille. La conséquence est qu’avec un tel régime, leurs factures de complément protéique et de minéraux sont assez salées, disent-ils.

L’un d’eux, Sébastien Gaillard, considère que l’ajout de plus de plantes fourragères dans ses rations est incontournable pour la qualité de son élevage de vaches de boucherie Blonde d’Aquitaine de haute génétique. Il produit un foin de luzerne abondant et d’excellente qualité grâce à un système d’irrigation qu’il utilise après la 2e coupe. Il parle de sa récolte de foin de luzerne comme si c’était un trésor, qu’il prélevait avec le plus grand soin de son champ. Il récolte également un mélange jeune de ray-grass d’Italie et de trèfle violet sous forme d’ensilage qu’il utilise comme une source de protéine de bonne qualité dans ses rations.

Malgré une saison de croissance plus courte d’environ 2 mois que la Bretagne, le Québec bénéficie d’un climat et d’une pluviométrie des plus favorables à la culture des plantes fourragères. Notre climat soutien également la culture du maïs ensilage dans beaucoup de régions. Ce sont autant de raisons d’en profiter pour augmenter l’autosuffisance sur chaque ferme et de cultiver le maximum de sources de protéines et d’énergie pour combler les besoins des troupeaux.

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