Samedi aura lieu le premier tour d’une élection capitale pour la France et pour le monde. La 5ème puissance mondiale devra déterminer lesquels des onze candidats en lice seront au second tour qui se tiendra le 7 mai prochain. La Vie agricole vous présente les différents programmes dévoilés par les candidats sur les sujets liés à l’ agriculture, au monde rural et aux traités internationaux.
Jacques Cheminade: « La France fait face à un grand défi. C’est celui d’un capitalisme financiarisé, mondialisé et voué au saccage social. Je propose d’abroger tous les textes sur les marchés d’instruments financiers qui permettent d’opérer dans une opacité totale et d’interdire de spéculer sur ce qu’on mange, ce qu’on respire et sur la vie humaine elle-même. L’Union européenne est le cheval de Troie de la mondialisation financière ( …) Il faut en sortir et refonder la vraie Europe. »
Marine Le Pen : « Je souhaite transformer la Politique Agricole Commune (PAC) en Politique Agricole Française (PAF). Je souhaite garantir les subventions selon des critères fixés par la France avec l’objectif de soutenir le modèle français des exploitations familiales et rompre avec le modèle économique fondé sur la mondialisation sauvage et refuser les traités de libre-échange ( TAFTA-CETA etc…). Je veux garantir l’égal accès aux services publics sur tout le territoire et soutenir l’effort d’investissement en infrastructures, en particulier en milieu rural.»
Philippe Poutou : « Il faut une révolution énergétique avec l’arrêt nucléaire, le remplacement des énergies fossiles par du renouvelable et l’arrêt de l’agriculture intensive ultrapolluante et pour mettre fin à l’hypocrisie et au tout-répressif, il faut légaliser le cannabis et permettre la distribution des drogues sous contrôle médical. Nous défendons pour tous les peuples le droit à l’autodétermination, à former leur propre État, à commencer par les Palestiniens. Un principe qui s’applique aussi dans les territoires d’outre-mer et en Corse.»
Nicolas-Dupont-Aignan : « Je souhaite valoriser les zones rurales en supprimant les « zones blanches» de téléphonie et couvrir tout le territoire en haut débit internet. Je vais défendre les agriculteurs et les pêcheurs en rétablissant les prix planchers garantis, en obligeant les cantines à se fournir en circuits courts et en produits français, en refusant le TAFTA ( Traité Transatlantique) qui détruirait notre qualité alimentaire. Je veux rendre à la France sa maîtrise de ses frontières, son budget et ses lois, développer des projets entre pays libres et refuser définitivement l’entrée de la Turquie en Europe. »
Emmanuel Macron : « Je veux interdire les perturbateurs endocriniens dès lors qu’il existe des solutions reconnues comme moins toxiques. Je veux une couverture en très haut débit et en 4G sur tout le territoire d’ici 2022. Je souhaite une zone euro avec un budget commun pour relancer une Europe protectrice.»
François Asselineau : « J’entamerai la procédure de sortie de la France de l’Union européenne et de l’euro par l’article 50 du traité sur l’Union européenne (TUE) car il est prudent de prendre les devants avant que l’euro ne s’effondre de lui-même. Je réparerai la France par un appui à un renouveau de la pêche artisanale et l’agriculture familiale. »
Nathalie Arthaud : «Pour contrôler les comptes des entreprises, il faut abolir le secret des affaires. Il vise à protéger les capitalistes contre les classes populaires. Le grand patronat prétend investir, mais il spécule. À la dictature des actionnaires, il faut opposer le contrôle des salariés et de la population sur les entreprises. Ce contrôle, c’est aussi l’intérêt des fournisseurs et des sous-traitants, dont les revenus sont laminés au profit des géants du BTP, de la grande distribution ou de l’agroalimentaire.»
Jean-Luc Mélenchon : « Je serai le dernier président de la 5e république. Aussitôt élu, je convoquerai une Assemblée constituante pour écrire une nouvelle constitution. Ce sera la fin de la monarchie présidentielle. Je serai le président de l’écologie face au défi climatique et aux dangers qui pèsent sur l’écosystème. Nous sortirons du nucléaire et des énergies carbonées pour atteindre 100% d'énergies renouvelables d’ici à 2050. Nous aiderons nos paysans à en finir avec l’agriculture chimique et les fermes usines : mon gouvernement organisera 100% d’agriculture bio dans la restauration collective. Il bannira la souffrance animale. La planification écologique sera au cœur de la relance de l’activité économique. Je sortirai la France des traités européens. Je serai le président d’une France insoumise en Europe et dans le monde.»
Benoit Hamon : « Je ferai de la France la pionnière de la transition écologique. Nous nous tournerons résolument vers les énergies renouvelables pour en finir avec le nucléaire, énergie du passé. Au moins 50 % des repas bio ou issus des circuits courts seront servis dans les cantines scolaires. J’appliquerai un taux de TVA réduit aux produits bio. J’interdirai les pesticides dangereux et les perturbateurs endocriniens au nom du principe de précaution. Je lancerai un programme d’investissements agricoles pour soutenir le développement du bio. Les circuits courts et l’installation de jeunes agricultures. Je proposerai à nos partenaires un Traité de démocratisation de la zone euro qui mettra en place une Assemblée parlementaire, véritablement représentative des peuples.»
Jean Lassalle : « Je libérerai la France de toute domination. Je ferai revivre chaque parcelle de notre territoire. Je valoriserai le monde agricole pour que la France retrouve son âme. J’exigerai une réforme des statuts de la Banque Centrale Européenne afin que la moitié de membres de son conseil d’administration comporte des représentants des entreprises non financières.
François Fillon : « Je défendrai les intérêts industriels, technologiques et agricoles de la France avec une réciprocité dans les échanges commerciaux internationaux, avec le renégociation de la directive européenne sur les travailleurs détachés. Je défendrai la ruralité en soutenant nos agriculteurs et en réduisant les risques, notamment avec la création d’un «compte épargne aléas climatiques et économiques», alimenté les années de bonnes récoltes, utilisable en cas de pertes d’exploitation. Je préserverai nos traditions rurales et développerai des projets de commerces multiservices dans les régions. Je veux bâtir une nouvelle Europe respectueuse des nations et centrée sur les principales priorités, dont l’agriculture.»
Crédit-Photo: Le Figaro