La Terre de chez nous du 10 mai, en page 3, rapporte qu'un agriculteur de mon village (Saint-Germain-de-Kamouraska), Yvan Laplante, a préféré vendre sa terre à Pangea plutôt qu'à son jeune voisin en phase d'établissement, Jean-Luc Laplante, qui la louait déjà depuis deux ans. Ce dernier s'en plaint amèrement dans le journal: « Pangea savait qu'on était acheteurs. Quand ils disent qu'ils ne compétitionnent pas la relève, c'est complètement faux. J'aimerais prendre de l'expansion, mais avec Pangea dans le décor, est-ce qu'on va devoir faire une offre supérieure pour toutes les terres voisines? »
L'UPA s'est visiblement emparée de ce cas, pour le moins nébuleux, pour mousser sa campagne contre Pangea dans les medias nationaux, Vérification faite, le jeune Jean-Luc semble avoir eu tout le temps voulu pour faire son offre sur la terre convoitée. La présence d'une deuxième maison attachée à la ferme influait sur le prix et le financement. De plus, avant que Pangea n'achète la propriété concernée, soit en décembre dernier, le jeune agriculteur en question (Jean-Luc) et son frère s'étaient portés acquéreurs d'une autre terre située dans le rang voisin, celle de Daniel Laplante.
Je disais il y a quelques jours : l'UPA, comme bien d'autres, s'oppose à Pangea souvent pour les mauvaises raisons et propose des mauvaises solutions. Nous en avons ici un bel exemple. Yvan Laplante précise : « Ils se servent de ça pour dire que Pangea fait monter les prix et coupe l'herbe sous les pieds de la relève, alors que dans le cas présent, ni un ni l'autre n'est vrai. Mes jeunes voisins ont choisi d'acheter ailleurs bien avant l'offre de Pangea. Les acheteurs, par ici, sont de plus en plus rares. Je pense que ce que l'UPA cherche, au fond, c'est d'en venir à acheter elle-même les terres à bas prix et faire des profits en les revendant ou en les relouant. Au fond, ils voudraient prendre le contrôle des terres. ».
Roméo Bouchard
Crédit photo: Journal Ensemble