Faut-il en rire ou en pleurer. Alors que L’UPA se plaint depuis des années, sur toutes les tribunes, du danger de l’achat de terres par d’autres que les producteurs exploitants et fait de Pangea, et de toutes ces compagnies innovatrices dans leur rôle pour appuyer la relève, des usurpateurs, voilà que l’UPA pense, elle aussi, avec la CSN à acheter des terres. Et cela depuis longtemps selon ce qu’a révélé récemment La Presse. L’UPAngea est donc née !
L’UPA nous dévoile alors sa vraie nature et un mode de fonctionnement souvent décrié chez les politiciens : « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais !»
La Presse nous apprenait fin avril que le Fonds de développement de la CSN propose à l’Union des producteurs agricoles (UPA) un nouveau modèle pour financer l’achat de terres agricoles sous forme d’une Fiducie foncière agricole ou de participations avec les producteurs.
Tiens donc !
Cette fiducie forte d’un premier budget de 25 millions viserait l’achat de 30 à 50 fermes, sur une période de quatre à cinq ans. La CSN a déclaré à La Presse, avoir le souci de la protection du patrimoine agricole. Tiens donc comme l’UPA et Pangea ! Tiens donc: acheter des terres à la place des producteurs ! Tiens donc: comme Pangea et Partenaires agricoles, mais pour le bien des producteurs cette fois-ci! En quoi l’achat par de non producteurs qu’ils soient privés ou syndiqués serait-il différent ? N’est-ce pas plutôt un deal d’affaires de deux syndicats parce que la CSN est le syndicat qui couche déjà avec l’UPA depuis longtemps? La CSN n’est-il pas le syndicat en charge de la convention des employés de l’UPA à Longueuil ? Chose qui en surprend d’ailleurs plus d’un dans les champs: Pourquoi le seul syndicat agricole reconnu par la loi a-t-il une telle proximité avec le syndicat le plus anti-entrepreneurial du Québec ?
Faute de SADAQ
On sait que l’UPA a tout tenté pour obtenir la création d’une SADAQ (Société d’aménagement et de développement agricole au Québec), mais en vain. Quand Charles-Félix Ross déclare à La Presse que pour l’UPA, il trouve intéressante la proposition d’achat par la CSN de terres agricoles, n’est-ce pas tout simplement une manière pour le ou les syndicats de contrôler l’achat des terres au Québec comme il l’avait été pensé par la SADAQ ? Un contrôle qui passerait inévitablement par la tour de L’UPA à Longueuil et non pas par les entrepreneurs qui gèrent l’agriculture au quotidien !
Les bonnes et les mauvaises arnaques !
Comment l’UPA peut-elle monter au créneau pour critiquer le projet de Pangea en association avec la Caisse de dépôt du Québec et la FTQ et considérer que c’est une arnaque si l’UPA de son côté prépare une autre arnaque ? Il y aurait donc les bonnes et les mauvaises arnaques, selon que l’UPA y participe ou non !
Le document, datant de septembre dernier, dévoilé par La Presse en avril, précise que le gouvernement du Québec contribuerait à la cause par une aide financière; « La réalisation de ce projet nécessite l’octroi à la Fiducie d’une subvention représentant 30 % de la juste valeur marchande des terres. ». Une arnaque donc qui coûterait en plus 30 % au contribuable !
Ce document ne ferait pas état d’achat directement par L’UPA, mais précise que L’UPA participerait à la gouvernance en tant que fiduciaire. Quoiqu’il en soit le rôle de l’agriculteur en serait donc un de locataire. N’est-il pas mieux servi dans ce cas-là comme associé avec Pangea ?
Plus ça change, plus c’est pareil !
Un choix de société se présente donc: vaut-il mieux une agriculture entrepreneuriale avec des fonds privés ou une agriculture au modèle soviétique gérée par des structures syndicales ?