À la veille de la tenue de la troisième rencontre préparatoire au Sommet sur l’alimentation, l’Institut Jean-Garon réitère son souhait que les débats sur l’avenir de l’agriculture québécoise soient les plus ouverts et inclusifs possible, ce qui est au cœur de sa mission.
Or, de récents développements laissent croire que la rencontre qui se tiendra demain à Lévis ne va pas dans ce sens. Le refus du MAPAQ d’accepter M. Dominic Lamontagne comme intervenant, alors qu’il avait initialement été invité à ce titre, laisse perplexe. M. Lamontagne est un ardent défenseur de l’agriculture de petite taille, auteur de l’ouvrage La ferme impossible et parrain de l’Institut Jean-Garon.
Il est clair que sa contribution aux échanges sur l’avenir de la production agricole aurait été très pertinente aux yeux de l’Institut qui défend le concept d’une « agriculture plurielle » où plus d’un modèle doivent exister, les petites fermes, les fermes moyennes et les grandes exploitations. Or, l’exclusion de M. Lamontagne laisse entendre qu’on ne peut même pas discuter de cette possibilité de sortir des sentiers battus, dominés par les productions de type industriel.
De même, la décision de l’Union paysanne de boycotter l’événement vient souligner le tabou entourant la question de la représentation syndicale. L’Union paysanne conteste depuis toujours le monopole de la représentation syndicale des agricultures québécois confié à l’Union des producteurs agricoles par la loi. Le fait de ne pas inscrire cet enjeu à l’ordre du jour des discussions ne le fera pas disparaître et il est difficile d’imaginer une future politique bio alimentaire québécoise qui escamoterait de sujet.
Enfin, une plus importante association agricole du Québec, Les Producteurs de grains, dénonce pour leur part certaines des données contenues dans les documents de la rencontre et laisse entendre qu’ils sont biaisés.
L’Institut rappelle qu’un des buts de l’organisme est de favoriser de vrais débats au sein du monde agro-alimentaire québécois, au-delà des positions blindées des grands intervenants. L’ensemble de ces doléances l’inquiète et il invite le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, M. Laurent Lessard, à faire preuve de la plus grande ouverture possible afin que ces importantes discussions reflètent la multiplicité des points de vue au sein d’une agriculture québécoise de plus en plus plurielle.