Le 7 août dernier, Vigilance OGM déclarait : « À partir d’aujourd’hui, les Québécois et Canadiens risquent de retrouver du saumon génétiquement modifié (GM) dans leur assiette sans aucun moyen de le savoir. En effet, la compagnie Aquabounty, qui a créé le saumon GM AquAdvantage, a annoncé vendredi dernier qu’elle avait vendu 4 535 kg de filets de saumon GM sans toutefois vouloir préciser à quel détaillant. Ces derniers semblent avoir été produits au Panama même si la compagnie a récemment annoncé qu’elle souhait en faire l’élevage sur l’Île du prince Édouard».
«C’est une première mondiale. Le premier animal génétiquement modifié arrive sur le marché et les consommateurs du Québec et du Canada deviendront, à leur insu, les premiers cobayes. En l’absence d’étiquetage obligatoire on ne peut toujours pas faire un choix éclairé», se désole Thibault Rehn, coordinateur de Vigilance OGM. Rappelons qu’à l’heure actuelle seuls le Canada et les États-Unis ont accepté un animal GM destiné à la consommation humaine. Cependant, les États ont émis une interdiction d'importation de ce saumon GM jusqu'à ce que les normes d'étiquetage soient mises en place.
«L’étiquetage obligatoire des OGM devient de plus en plus urgent au Québec. Le gouvernement Couillard devrait l’annoncer dans sa future politique bioalimentaire attendue pour novembre prochain», déclare M Rehn. « Combien de temps encore les libéraux vont-ils refuser ce droit aux Québécois, alors qu’ils l’avaient promis en 2003 ?»
Le gouvernement fédéral n’a pas encore conduit aucune évaluation des risques environnementaux découlant de la production de saumon génétiquement modifié. Cette production pose un risque sérieux aux saumons sauvages en cas de fuites qui sont difficilement évitables à long terme. Quant à l’évaluation faite par Santé Canada pour la consommation humaine, elle fut principalement basée sur les études fournies par l’industrie sans que l’on puisse avoir accès aux données.
Pour le moment, deux grandes chaînes d’épiceries, soit IGA et Costco, ont inscrit sur leur site internet qu’elles n’avaient pas l’intention de vendre du saumon génétiquement modifié.
«Les détaillants peuvent protéger les consommateurs et l'environnement en veillant à ce que ce saumon GM ne perce pas davantage le marché. Ils devraient aussi pousser pour une mise rapide d’un étiquetage obligatoire des OGM afin de rassurer leurs clients sur les produits qu’ils achètent», conclut M. Rehn.