Montée de lait

 

Les producteurs laitiers au Canada, et notamment ceux du Québec ( ils représentent 43% de la production laitière du Canada ) auront de quoi faire une montée de lait dans les prochains jours: leur avenir se joue à Ottawa dans le cadre du troisième tour des négociations sur l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

À chaque négociation on sait que la gestion de l’offre est mise à l’épreuve, mais il semble bien cette fois-ci que, malgré les déclarations de soutien récurrentes de plusieurs hommes politiques canadiens ou québécois au fil des derniers mois, la gestion de l’offre n’ait jamais autant été mise sur la sellette.

Si les Américains se sont satisfaits de contourner les accords en envoyant au Canada du lait diafiltré à bas coût pendant des années, la décision par les producteurs du Canada de maintenant produire une classe 7 au prix mondial ne semble pas passer chez nos voisins du sud. Les promesses pourtant claires de sauver la gestion de l’offre par nos décideurs Trudeau, MacAulay, Couillard, Lessard etc seront-elles tenues dans le temps ?

Tous les pays du monde qui ne pratiquent pas le système de gestion de l’offre particulier au Canada versent en contrepartie des milliards pour soutenir leur agriculture. Si les États-Unis veulent un marché entièrement libre, sans aucun tarif, entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, il se peut fort bien que le lobbying agricole réclame lui aussi des milliards au gouvernement du Québec et du Canada.

Certains y pensent depuis longtemps. Rappelons-nous, suite à la mobilisation des producteurs laitiers du Québec sur Facebook dans leur forum Lait’Quitable en 2015, L’Union des producteurs agricoles tenait une conférence de presse à son siège social de Longueuil pour lancer le slogan « Forts et Unis» et  Marcel Groleau, président du syndicat (UPA) réclamait déjà publiquement au grand désespoir du ministre de l’Agriculture de l’époque, Pierre Paradis, des compensations en cas de disparition de la gestion de l’offre pour soutenir les producteurs de lait et les 92 000 emplois qui en dépendent. La Vie agricole est à Ottawa cette semaine pour suivre les développements!

 

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