Hausse des cotisations à l’UPA: La Régie a donné son aval le 7 juin dernier

Même si des producteurs agricoles rechignent à accepter les hausses de cotisations et de contributions demandées par l’UPA, leur syndicat pourra aller de l’avant. L’UPA a obtenu en juin l’autorisation de la Régie des marchés agricoles d’appliquer la hausse des cotisations, votée par ses délégués lors du congrès général de 2016.

C’est un producteur de céréales de Saint-Jean-sur-Richelieu qui a annoncé la nouvelle sur Lait’Quitable. Il s’en est suivi une série de commentaires de tous genres. Si leur présence est réclamée à répétition dans les assemblées locales et régionales, plusieurs producteurs agricoles préfèrent s’exprimer via Facebook.

Encore un problème de transparence soulevé

Gaétan Gagnon a expliqué qu’il attend une décision de la Régie des marchés agricoles du Québec. C’est en visitant régulièrement le site de la RMAAQ qu’il a découvert la décision en faveur de l’UPA.

« Je venais d’apprendre que le syndicat de base du Haut-Richelieu avait rejeté la demande (de hausser les cotisations). Je me suis demandé pourquoi j’étais le seul à voir ça. Il y a une dissension entre les troupes, l’UPA et la Régie. Il y a plusieurs producteurs en conflit avec l’UPA. On peut se questionner sur leur transparence », a-t-il déclaré en entrevue à La Vie agricole.

22 M$ pour faire fonctionner l’UPA

C’est le président de l’UPA, Marcel Groleau qui a tenté de calmer les échanges. Dans une lettre diffusée sur son site personnel et sur Lait’Quitable, il donne ses explications.

Le budget de la Confédération, des 12 fédérations régionales et de tous les syndicats locaux atteint 22 millions $ par année. Cela inclut tous les frais des édifices, des élus et des employés.

Sans en préciser le montant, le président de l’UPA déclare : « Le budget total est plus important que cela car nous offrons dans la plupart des régions et également à Longueuil des services collectifs (ex :informatique, Gestion ressource humaine) aux membres affiliés et des services factures aux producteurs utilisateurs (fiscalité/comptabilité aménagement du territoire et autres). Un nombre important d'employés génère des revenus par la vente des services qu'ils offrent. Si ma mémoire est bonne, juste au niveau de la comptabilité, nous avons plus de 9000 clients à travers le Québec et ce service est en croissance. »

 Il poursuit en défendant le salaire des quelque 700 employés de l’UPA, rémunérés selon le marché.

Selon Marcel Groleau, les coûts de la cotisation et de la contribution sont enviables, puisqu’il ne représenterait que 0.25 de 1% des revenus agricoles évalués à 8 milliards $.

Équité réclamée à plusieurs voix

Cette déclaration n’a pas fait taire les producteurs, de plus en plus nombreux, à réclamer l’équité entre les spécialités. Plusieurs demandent que l’Association des producteurs maraîchers, qui siège à la Confédération,  fasse aussi sa part.

« Je (ne) questionne pas le budget, mais bien l'équité entre les groupes affiliés. Pourquoi se traîner les pieds dans ce dossier alors qu'il y a des revendications depuis plusieurs années pour que les contributions soient équitables entre toutes les fédérations», a demandé Sylvain Raynault.

Ce à quoi Marcel Groleau a répondu : « (…) On y travaille. C'est une des raisons du prolongement de plan de financement actuel plutôt que l'adoption d'un nouveau plan quinquennal », soutient le président de l’UPA.

Une situation qui porte à  réfléchir

L’Association des maraîchers ne se sent pas concernée par la levée de boucliers de producteurs dans les régions.  Sans plan conjoint de mise en marché commune, les 350 membres ne paient pas de contribution à l’UPA. Par contre, l’Association détient un siège à la Confédération.

« Il y a eu des producteurs qui souhaitaient qu’il y ait une mise en marché commune, mais les producteurs n’en veulent pas. On n’en voit pas la nécessité », a déclaré son président-directeur général André Plante.

Il affirme qu’il n’y a jamais eu de réflexion au conseil d’administration, à savoir s’il devait y avoir un versement en compensation à l’UPA. L’UPA ne le réclame pas, soutient-il.

« La Loi sur les producteurs agricoles ne nous donne pas le choix de débourser une cotisation de base annuelle. Mais pour intégrer le paiement de contributions selon les revenus, il faudrait rouvrir la Loi, probablement», précise-t-il.

Ce qui a fait dire à Gaétan Gagnon : « L’UPA risque gros à faire modifier la Loi sur les producteurs agricoles. Possiblement que certains perdraient des privilèges en même temps. »

 

 

 

 

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