Le Sommet agroalimentaire de la dernière fin de semaine, sous la houlette de Couillard souriant, nous indique assez clairement l'orientation de la future politique agroalimentaire : plus d'investissements (du gouvernement) dans un système agroalimentaire inchangé, donc dominé par les gros, les intégrateurs, les multinationales, les régions centrales, Monsanto, l'UPA….
Les principales cibles de ces futurs investissements en production et transformation alimentaire, soit 3 milliards de plus au cours des 9 prochaines années (pas grand chose au fond) sont :
-faire passer la consommation d'aliments produits au Québec de 55% (bizarre! hier encore on disait que c'était 33%!) à 80%, sans rien changer aux politiques agricoles : du délire!
-faire passer les terres en culture bio de 2% à 4% (doubler!);
-faire passer les exportations de 8 à 14 milliards par an (elles avaient doublé dans la période précédente) : pas très bon pour augmenter notre taux d'autosuffisance alimentaire.
-soutenir la relève (en sachant très bien que les fermes ne sont plus transférables à un individu).
Quant aux OGM, peut-être une certification «sans OGM »…volontaire!
Et les lois environnementales (pesticides, lisiers, etc) : plus de compensations pour l'abandon de pratiques polluantes.
L'UPA jubile : « les cibles retenues sont réalistes » (Groleau), et les badauds se pâment et rêvent en couleurs..
Mais ni les sourires de Couillard, ni les vantardises de Lessard, ni les millions du gouvernement ne changeront les lois qui continuent à condamner l'agriculture territoriale, écologique, de proximité et d'autosuffisance à la marginalité, et à forcer les fermiers indépendants à vendre leur ferme aux plus offrants, en région surtout
Roméo Bouchard