Le dernier Salon industriel de la machinerie du Québec (SIMAQ) a acccueilli plus de 25 000 visiteurs et nous n’avons croisé aucune trace de politiciens intéressés à l’agriculture, aucun ministre, aucun député. 42 000 Québécois font de l’agriculture leur métier et ils sont bien plus nombreux à vivre de l’agriculture si on compte toutes les personnes reliées de près ou de loin à la transformation, à la distribution et à la restauration qui sont tous des domaines dans la continuité de ce qui se cultive et s’élève au Québec. Mais rarement les politiciens s’attardent longtemps à ces secteurs d’activité.
Pierre Paradis a remis «sur la map» l’agriculture en demandant à Jean Pronovost, président de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire Québécois en 2008 de refaire un rapport sur la relève ces dernières années. Puis Paradis a déclenché des débats en agriculture avec le rapport Gagné sur les enjeux de l’industrie acéricole. Il a ensuite annoncé la tenue de plusieurs journées dans le cadre du Sommet de l’Alimentation. Depuis son retrait, le Sommet a été poursuivi par le nouveau ministre de l’Agriculture, Laurent Lessard 3 X, puisqu’il a occupé le poste trois fois. Il était accompagné à la dernière journée du Sommet du premier ministre Philippe Couillard qui a brandi haut et fort le rapport Pronovost devant la caméra de LVATV.ca en disant qu’il était temps d’agir. MM. Lessard et Couillard les producteurs comptent sur votre audace dans le dépôt de la prochaine politique bioalimentaire dans quelques mois.
L’agriculture est majeure au Québec et c’est L’UPA qui le dit
L’agriculture génère plus d’emplois pour le même montant investi que plusieurs autres secteurs économiques. À titre d’exemple, pour un investissement de 100 millions de dollars, le secteur agricole crée 1 042,3 emplois, tandis que l’industrie de la construction en crée 845,7; l’industrie culturelle 834,4; l’extraction minière de pétrole et de gaz 469,2; la finance 591,7 et les services publics 320,9 selon les chiffres de l’UPA.
La production et la transformation agricoles génèrent chaque année quelque 4,6 milliards de dollars de revenu pour les gouvernements.Toujours selon L’UPA, «en déduisant de ces revenus l’appui gouvernemental dont l’industrie bénéficie (1 milliard de dollars), on arrive à une contribution nette de ces secteurs vers les coffres publics de presque 3,6 milliards de dollars».
Le gouvernement du Québec est le plus important bénéficiaire de ces revenus (2,6 milliards de dollars), suivi par le gouvernement fédéral (1,6 milliard de dollars) et par les municipalités (400 millions de dollars).
Focus sur le rapport Pronovost !
Avec une telle force vive économique, il est inadmissible que les politiciens se cachent et évitent en permanence les débats dans le monde agricole. Le 12 février 2008 était dévoilé le Rapport Pronovost qui comme bien d’autres a été tabletté par les ministres qui se sont succédé tous les 17 mois en moyenne au ministère de l’Agriculture dans les 10 dernières années. Comment peut-on mener ce secteur avec un esprit visionnaire quand ce n’est jamais le même chef ? Ou serait-ce que le chef n’est jamais au poste où on le pense. Si on se dit les vraies choses, le chef ne serait-il pas plutôt en haut de la tour de Longueuil ?
La Vie agricole a souhaité publier en toute objectivité pour le 10e anniversaire du Rapport Pronovost une analyse/résumé de celui-ci. Nombreux étaient les producteurs qui nous disaient connaître certains aspects du rapport sans le connaître vraiment. Jean Pronovost lui-même, président de l’Institut Jean-Garon; Simon Bégin, porte-parole de l’Institut Jean-Garon et Claire Binet, conseillère analyste pour l’Institut Jean-Garon ont réalisé le cahier de douze pages que vous retrouverez au centre de ce journal. Bonne lecture.
Source des chiffres : UPA