Pesticides : L’action reste timide selon L’Union paysanne

À l’annonce faite par le gouvernement d’encadrer l’utilisation d’un certain groupe de pesticides connus, entre autres, pour leur impact sur les abeilles, l’Union paysanne estime qu’il s’agit d’un premier pas vers une réduction de l’usage des pesticides au Québec mais pour le président de l’Union paysanne, l’action gouvernementale reste timide.

«Il s’agit d’une première action depuis la Stratégie gouvernementale sur les pesticides il y a trois ans. Depuis, l’usage des pesticides n’a cessé d’augmenter», constate Maxime Laplante, le président de L’Union paysanne.

Averti à la dernière minute

« On a su seulement vendredi pour l’annonce faite lundi sur le règlement des pesticides. On a donc émis un communiqué mais l’avoir su plus tôt, nous aurions pu être plus constructifs dans ce dossier», nous a déclaré le président de l’Union paysanne qui en a fait mention à l’équipe de la ministre de l’Environnement. « Ça fait 3 ans depuis la planification stratégique qu’il ne se passe rien et qu’on espérait ça. Mais ça va prendre un arrimage entre les deux ministères, l’environnement et l’agriculture, pour que ça marche.»

Des contacts occasionnels avec le gouvernement

Sur le rôle de l’Union paysanne au gouvernement, il nous rappelle que «les contacts sont occasionnels» et qu’il travaillera au cours de sa présidence à créer plus de continuité dans les rapports entre son organisation et le gouvernement.

Sur l’absence de Laurent Lessard lors de l’annonce, Maxime Laplante préfère ne pas commenter : « Je vais laisser le ministère commenter», nous a-t-il dit.

Rien de réglé avec le glyphosate

Cette nouvelle mesure annoncée par la ministre Mélançon vise à limiter l’usage préventif de substances néfastes largement utilisées dans la culture du maïs et du soya pour enrober les semences. L’Union paysanne rappelle que les ventes de glyphosate (Roundup) sont en hausse.

Si le Québec veut vraisemblablement atteindre ses objectifs de réduction, l’Union paysanne estime que ce premier geste devra être suivi de mesures de transition vers la production biologique. «Il est encore aberrant de constater que les coûts de la certification biologique sont à la charge des fermes alors que l’usage de pesticides ne nécessite pas de permis. Le vérificateur général souligne d’ailleurs que les mesures incitatives du MAPAQ pour réduire l’usage des pesticides en milieu agricole font difficilement contrepoids au lobby de l’industrie chimique qui conseille le secteur agricole», précise M.Laplante. Maxime Laplante rappelle d’ailleurs qu’il est l’auteur d’un livre vert pour sortir de la culture intensive liée aux pesticides.

On se souviendra que Pierre Paradis déclarait en 2015 alors qu’il était encore ministre de l’Agriculture : « Monsanto est plus puissante que le gouvernement». Reste à voir pour l'Union paysanne si cette démarche gouvernementale sera un pas positif pour des changements dans les cultures au Québec ou juste un effet d’annonce !

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