L’Institut Jean-Garon, organisme à but non-lucratif dédié à l’animation de débats sur les grands enjeux bioalimentaires du Québec, souhaite trouver dans le prochain budget du ministre Leitao les prémices d’une politique bioalimentaire audacieuse et réformatrice, en mesure de « brasser la cage » d’un régime d’encadrement et de soutien à l’agriculture québécoise qui a peu évolué depuis une quarantaine d’années.
Le gouvernement du Québec a déjà fait connaître son intention d’adopter ce printemps une politique bioalimentaire capable de générer dans le secteur, d’ici 2025, des investissements supplémentaires de 15 milliards de dollars, 6 milliards de plus en exportations et des achats additionnels de 10 milliards par les Québécois en produits alimentaires d’ici.
Selon M. Jean Pronovost, qui fut président de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois (CAAAQ), dont le rapport déposé en 2008 est encore considéré comme une référence en matière de politique agricole, il s’agit effectivement de cibles audacieuses. Toutefois, mettre plus d’argent dans le système sans toucher à ses grandes balises légales et réglementaires ne permettra pas le renouveau attendu par tous ceux et celles qui aspirent à une agriculture différente, plus diversifiée et libérée de ses vieux carcans.
En 2008, le rapport de la CAAAQ proposait des changements étalés dans le temps, afin de permettre une adaptation graduelle des programmes et institutions. Dix ans plus tard, il y a nécessité d’agir plus rapidement et de façon plus décisive afin de répondre à des pressions nouvelles ou qui s’expriment plus fortement qu’avant. Ces pressions viennent autant de la société québécoise, comme les préoccupations plus fortes que jamais concernant l’innocuité des aliments, que de l’extérieur, qu’on pense aux changements climatiques ou aux règles du commerce international en plein bouleversement.
Les grandes orientations d’une véritable politique bioalimentaire
L’Institut Jean-Garon, dont M. Jean Pronovost est le président fondateur, a publié récemment un document qui a fait le bilan du suivi du rapport de la CAAAQ, dix ans plus tard, de même qu’une actualisation de ses principales orientations, lesquelles devraient guider la future politique bioalimentaire. Ce document de même que des textes complémentaires seront disponibles dans les prochains jours sur le site de l’Institut à : institutjeangaron.com.
Sans minimiser l’importance de l’ensemble de ces orientations, l’Institut insiste sur cinq d’entre elles qui devraient constituer le menu de base d’une véritable politique bioalimentaire.
Sous le leadership renouvelé et pleinement assumé du gouvernement du Québec, ces grandes orientations sont :
- Universaliser et adapter le soutien à la production agricole;
- Ajuster et assouplir la mise en marché collective;
- Éduquer et former pour mieux produire et mieux manger;
- Conjuguer santé et alimentation;
- Dynamiser le territoire et protéger l’environnement.