Comme La Vie agricole le disait déjà en septembre 2015 avec sa UNE: «On jette du lait», Y’a trop de lait et ça déborde. Comme Michel Fabry l’a exprimé à sa manière l’an passé, y’a trop de lait et ça déborde. Et là, c’est confirmé par le président des Producteurs de lait du Québec, Bruno Letendre !
Quand il s’est fait poser la question hier lors de la manifestation d’agriculteurs venus de plusieurs régions du Québec à savoir s’il est vrai qu’en avril il se produisait au Québec 4 millions de litres de lait de trop par semaine, il a louvoyé et pour minimiser l’ampleur de l’information, il s’est voulu rassurant en reconnaissant qu’en Mai on ne parle que 1,7 million de litres de lait de trop par semaine.
Avec une telle situation, les producteurs présents craignaient que le prix, actuellement à 64 $ l’hectolitre, baisse encore et c’est ce que Bruno Letendre leur a dit : « Si ça monte pas, ça va baisser !»
Par ailleurs les producteurs ont appris lors de la manifestation qu’une «pénalité» (coût relié à la disposition des surplus de lait) de 0,70 cent l’hectolitre est applicable selon les règles actuelles de la gestion de l’offre en cas de surproduction.
Les producteurs ont alors crié leur colère à un président impassible à la critique et convaincu du bien-fondé de ses actions avec son conseil d’administration.
«Baisser les salaires de l’UPA et de PLQ»
Un producteur d’expérience, Luc Mailloux, à la tête d’une ferme de 350 vaches laitières et 3000 porcs, de la région de Granby a déclaré à LVAtv : « On n’est pas dans un bureau nous autres et si on doit s’ajuster aux prix mondiaux il va falloir qu’ils ajustent leurs salaires aussi dans la tour» en pointant la tour de l’UPA à Longueuil. La question des salaires de la tour de l’UPA, soulevée par LVATV lors du dernier congrès de l’UPA, semble se poser à nouveau puisque rien n’a jamais été dévoilé à ce sujet par le syndicat des producteurs.
Une des solutions: le retour à la location des quotas
Jean-Claude Tinant, un autre producteur laitier venu manifester, a rappelé, que dans les années 80, les producteurs pouvaient se louer entre eux du quota, mais qu’aujourd’hui le contrôle de la fédération et de l’UPA est total ce qui semble brimer plusieurs producteurs.