Le lait «Coca-Cola» ne fait pas l’affaire de tous !

Du lait américain arrive sur nos tablettes et les producteurs de lait du Québec s’en félicitent… en fait pas tous. Les représentants des fédérations voient là un développement potentiel. Les producteurs de lait qui travaillent sur leurs fermes eux s’inquiètent. Pour la première fois, le lait de Coca-Cola sera vendu à l'extérieur des États-Unis. Les produits laitiers Fairlife arriveront sur les tablettes canadiennes dès le mois de septembre, et cela dans le cadre d’une entente de 15 mois en attendant la construction d’une usine en Ontario, un investissement de 85 millions de dollars.

Un lait USA pour stimuler la consommation !

Le lait Coca-Cola se définit comme détenant 50 % plus de protéines et 50 % moins de sucre. La multinationale espère stimuler le créneau de la vente du lait avec sa force de distribution et ses outils marketing.

  « Comme les producteurs de lait dans tout l’est du Canada mettent en commun leurs ventes, c’est clair qu’indirectement, les producteurs de lait du Québec vont d’une certaine façon contribuer à l’approvisionnement de ce marché-là », s’est réjoui Alain Bourbeau, directeur général des Producteurs de lait du Québec (PLQ) dans une entrevue donnée à La Presse.

Les Producteurs laitiers du Canada (PLC) semblent sur la même longueur d’onde : « Il s’agit d’une initiative positive pour les producteurs, puisqu’à l’avenir, le produit sera réalisé avec du lait provenant des fermes canadiennes», a déclaré Pierre Lampron, président des Producteurs laitiers du Canada à La Presse.

Des avis partagés sur les réseaux sociaux

Sur le forum Facebook Lait’Quitable, les producteurs et intervenants qui s’expriment sur le terrain ne semblent pas aussi enthousiastes. Jérémie Lauzier écrit : «Sérieux avec ça. Coca-cola va pouvoir importer pendant 15 mois du lait des États-Unis à 30 % moins cher et les associations de producteurs voient ça d'un bon œil ? Tout ce que ça risque d'amener c'est une baisse des ventes en classe 1 pour ces 15 mois-là due à une certaine migration partielle des ventes en plus d'une concurrence déloyale envers les autres transformateurs en leur permettant de créer leur marché à rabais avant même de commencer à loger leur usine».

Lucie Charlebois quant à elle s’étonne : « DFO hier se réjouissait de cette nouvelle. (…) J’attends toujours des répondes sur la qualité du lait et les cellules somatiques…Triste situation».

Martin Tremblay écrit quant à lui: « Bien coudonc, on est t’y naïfs à ce point les Canadiens pour s’en faire passer encore et encore du lait américain».

Michel Boily lui s’inquiète que le permis spécial jusqu’en 2020 ne se prolonge : « Donc, ils auraient le permis d'importer le produit prêt à vendre le temps que l'usine se construit d'ici 2020, c'est loin ca; j'espère qu'il y a de bonnes garanties pour la GO pas pour le lait USA car ça peut devenir permanent facile avec les négos de l'Alena!!»

Sylvain Charlebois professeur titulaire à la Faculté en Management et en Agriculture à L’Université Dalhousie à Halifax voit plutôt en cela une bonne nouvelle: « C’est simple, DFO croit qu'il est important de croître la transformation laitière tout en valorisant la production, une bonne chose»

 

 

 

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