Depuis dimanche en France, les agriculteurs bloquent raffineries et dépôts de carburants pour contrer l’importation d’huile de palme par Total et la baisse par conséquent de la production du colza français. Mais le gouvernement les prévient, il ne reviendra pas sur l'autorisation donnée à Total d'importer de l'huile de palme selon ce qu’a dit sur RTL le ministre de l'Agriculture français Stéphane Travert.
«Ces blocages sont illégaux», a-t-il ajouté, pouvait-on lire hier dans Le Figaro. Le ministre Travert reçoit ce mardi les représentants agricoles pour qui il est incohérent de demander aux agriculteurs français à monter en gamme, tout en concluant des accords de commerce internationaux qui provoquent des distorsions de concurrence.
Plusieurs s’étonnent de la logique de l'État qui a autorisé à Total, l'exploitation d'une bioraffinerie à La Mède, fonctionnant en partie à l'huile de palme, importée d'Asie.
Réciprocité demandée
Les agriculteurs demandent aussi la réintroduction dans la loi Alimentation, examinée à partir du 26 juin au Sénat, d'un amendement sur l'interdiction d'importer toute denrée produite en utilisant des substances phytosanitaires interdites dans l'Union européenne et ils espèrent le soutien des consommateurs, en dénonçant les effets dans l'assiette d'accords commerciaux internationaux de libéralisation, comme le CETA signé avec le Canada, l'accord Union européenne et Mercosur en cours de négociation.
«En Amérique du sud, la taille moyenne d'un élevage est de 24.000 bovins, en France un agriculteur élève en moyenne 80 vaches allaitantes, et on nous demande d'être toujours plus vertueux sur le plan de l'environnement», a rappelé Christiane Lambert, présidente de la FNSEA au Figaro.