Selon un dossier mené par Ouest-France ces dernières semaines, les artisans, commerçants et chefs d'entreprise en France ont vu leur taux de pauvreté augmenter le plus fortement dans la société française. Il est passé de 17,8% en 1996 à 21,4% en 2015 selon les sources de l’INSEE. Mais les plus pauvres en France restent les agriculteurs avec un taux de 22 % quand les cadres ne sont que 3,1 % à connaître la pauvreté.
«Les cadres sont la catégorie socioprofessionnelle la moins touchée par la pauvreté. Au contraire les agriculteurs sont les plus exposés, d'après une étude que l'Insee vient de rendre publique» écrit Ouest-France.
«Pour les agriculteurs, il existe deux régimes de retraite: celui des anciens salariés, et celui des non-salariés agricoles (NSA) ou anciens exploitants, qui comprend à la fois les chefs d'exploitation (44 % des effectifs), les conjoints-collaborateurs (10 %), les aidants familiaux (16 %) et les veufs ou veuves d'exploitants (30 %). Début 2017, 3,9 millions de personnes bénéficiaient d'une retraite versée par la MSA (sécurité sociale des agriculteurs): 2,5 millions d'anciens salariés agricoles, et 1,4 million de non-salariés. Pour une moyenne de 730 euros en moyenne (1112 dollars canadiens) alors qu’elle est de 1800 euros en moyenne pour l’ensemble des français ( 2743 $ canadiens)» de spécifier le quotidien régional.
«Les anciens non-salariés agricoles vivent donc, pour beaucoup, sous le seuil de pauvreté (1.015 euros en 2015, soit 60 % du revenu médian). Dans le détail, selon la MSA, les anciens chefs d'exploitation percevaient début 2017, à carrière complète (au moins 150 trimestres cotisés, complémentaire comprise), 855 euros par mois en moyenne. Leurs conjoint(e)s, essentiellement des femmes, touchaient 597 euros par mois, et les aidants familiaux, 687 euros. Les veufs et veuves, percevant leurs droits propres et une pension de réversion, touchaient 1 014 euros», précise l’enquête du journal.
Comment font-ils alors pour s’en sortir?
Un confie continuer à travailler, l’autre à louer sa maison, ses hangars ou vivre sur les réserves.
Une ancienne arboricultrice des Bouches du Rhône confie à Ouest-France : « On nous dit que les agriculteurs ont un capital. Mais ce capital en 2018, personne n'en veut… Il n'y a plus aucun jeune qui s'installe. Dans mon village au départ, on était 13 éleveurs, aujourd'hui il n'y en a plus que trois. Les bâtiments sont chers à entretenir, la location du foncier ne rapporte pas grand-chose. C'est comme si on n'avait rien ».
Un ancien producteur de lait et de céréales en Corrèze touche lui 824 euros de retraite. « Les disparités me révoltent un peu. Mon épouse, ancienne enseignante, touche deux fois plus que moi. Elle a bien sûr mérité ce qu'elle a, mais les agriculteurs sont vraiment les oubliés du système, confie-t-il. On nous reproche d'avoir du foncier mais on devrait nous féliciter. Louer mon foncier, ça a permis à un jeune de s'installer, il n'aurait jamais pu acheter ! Les propriétaires participent « au maillage du territoire, à la création de petites exploitations ».