Le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, a déclaré à l’hebdo La Voix du Sud récemment: «Cela prend du leadership au gouvernement pour entamer des discussions avec l’UPA, afin d’amener cette dernière organisation à raisonner la CPTAQ et les amener à changer leur position». Mais selon Sylvie D’Amours, critique en matière d’agriculture à la CAQ, « Ça ne serait pas la volonté de la CAQ» ! Un point de vue qui diverge donc avec la «déclaration verbatim» de son chef !
Sylvie D’Amours nous a répondu lorsque nous lui avons demandé de réagir aux propos de son chef qui semblait donner tout pouvoir à l’UPA pour raisonner la CPTAQ : « C’est votre perception. Ce n’est pas du tout notre volonté. Pour ce qui est de la CPTAQ le message est le même, nous devons actualiser la loi qui régit cet organisme dans une approche de collaboration entre les intervenants du milieu. Ce n’est pas que l’affaire du gouvernement, mais bien celui de tous les secteurs concernés. J’ai bien dit tous les secteurs. Et surtout il faut prendre en considération la volonté de la CAQ d’améliorer l’économie et par le fait même la vitalité des régions».
Attention danger: Remise en cause du principe de séparation des pouvoirs dit Cartier
La sortie du chef de la CAQ avait aussitôt fait réagir Jacques Cartier, président du Conseil des entrepreneurs agricoles (CEA) et ancien commissaire de la Commission de protection du territoire agricole qui a déclaré mardi dernier dans une lettre d’opinion envoyée à La Vie agricole : « François Legault sème l’inquiétude et l’incompréhension chez les entrepreneurs agricoles».
Jacques Cartier précise dans cette lettre : « Il est dangereux d’entendre un aspirant Premier ministre déclarer vouloir exercer un contrôle et raisonner les juges administratifs de la CPTAQ, avec l’appui du syndicat de l’Union des producteurs agricoles en plus! C’est une remise en cause du principe de séparation des pouvoirs qui est vrai pour tous les tribunaux du Québec».
Pour Jacques Cartier l’inquiétude est double face au chef de la CAQ: « Les propos de M. Legault laissent aussi présager qu’il entend prioriser l’agrandissement des périmètres urbains des municipalités au détriment de la zone agricole s’il est élu», dit-il.
Il ajoute finalement: « Ce qui me désole également des propos de François Legault, c’est qu’il transpose une perception à l’effet que les emplois en agriculture seraient de moins bonne qualité. Pourtant, il est reconnu que l’agriculture est l’un des plus importants créateurs d’emploi au Québec».