Premier contact réussi pour le ministre Lamontagne

On n’a qu’une seule chance de faire une première bonne impression et le nouveau ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, M. André Lamontagne, l’a saisie lors de son passage au congrès de l’UPA, le 5 décembre dernier.

Chance au coureur pour le premier nouveau ministre d’un premier nouveau gouvernement « vierge » depuis celui du Parti Québécois en 1976?  L’avenir le dira, mais, à en juger par l’ovation debout qu’il a reçue, le courant semble bien passer entre le ministre et les délégués du seul syndicat agricole accrédité au Québec. 

M. Lamontagne a de toute évidence touché plusieurs cordes sensibles, notamment en évoquant le souvenir d’un ami agriculteur décédé récemment dans un accident de ferme. « Faites attention à vous, c’est le plus important », a -t-il dit.

Le ministre a également misé sur son passé d’entrepreneur, une exception dans la longue liste des ministres qui ont occupé ce portefeuille depuis l’ère Garon, et qui, selon lui, le met sur la même longueur d’onde que tous ces « entrepreneurs passionnés » que sont les producteurs agricoles.

La lutte à la paperasse et autres embûches à l’entreprenariat seront au cœur des préoccupations d’un gouvernement qui compte plus de gens d’affaires que jamais, assure-t-il, en donnant comme exemple la nécessaire révision du moratoire sur les exploitations agricoles, trop sévère là où l’existence de bonnes pratiques environnementales permettrait une certaine croissance. 

Ce gros bon sens l’amène à jeter un regard critique sur plusieurs politiques et programmes en cours, notamment :

  • l’actuel programme de remboursement des taxes foncières agricoles qui est « fou braque » selon lui, en raison de ses coûts de gestion;
  • comment demander aux écoles et hôpitaux d’acheter plus québécois quand il n’y a pas de répertoire des produits alimentaires institutionnels digne de ce nom au Québec, une lacune qu’il a déjà demandé de combler;
  • oui à une protection du territoire agricole efficace autour des grands centres, mais il a l’intention de demander au monde agricole plus de souplesse en région à ce chapitre;
  • bravo à la nouvelle politique bioalimentaire héritée du précédent gouvernement, mais les mécanismes de suivi et de révision sont à revoir.

Enfin, le ministre s’est engagé à être à l’écoute en sollicitant l’heure juste de ses vis-à-vis, tout en les prévenant qu’il était capable de savoir « quand on essaie de me remplir ».

Des attentes élevées

La période des questions a toutefois démontré que, si le nouveau gouvernement et son ministre auront vraisemblablement droit à une bonne période de grâce, les attentes sont énormes. 

Le surplus de près de 3 milliards a été souvent évoqué pour demander un effort supplémentaire et urgent face aux hausses de taxes insupportables, notamment autour de Montréal, pour mieux dédommager les pertes dues à la sécheresse de l’été dernier ou, de façon générale, améliorer l’aide à la gestion des risques, la principale pierre d’achoppement si le nouveau gouvernement veut vraiment que l’agriculture participe à la croissance des investissements au Québec.

Bref, le vrai rendez-vous entre le nouveau ministre et le monde agricole sera lors du premier budget du gouvernement Legault, le printemps prochain.

 

 

 

 

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