Jean-Marie Seronie agroéconomiste français collaborant à quelques reprises avec La Vie agricole vient de publier un essai aux Éditions Quæ : PAC et Mondialisation, une politique européenne encore commune ?
L’agriculture est aujourd’hui au coeur de nombreuses préoccupations mondiales— alimentation et santé, environnement, cadre de vie — et, dans la perspective d’une planète peuplée de 10 milliards d’habitants, l’alimentation prend une dimension géostratégique essentielle. Dans ce contexte, l’Europe et la politique agricole commune sont des enjeux majeurs pour l’agriculture française : l’Union européenne est de loin notre premier marché, et les aides de la PAC représentent 13 % du chiffre d’affaires de la ferme France.
Pourtant, la PAC, la première et aujourd’hui la seule politique européenne intégrée, est très critiquée (coûteuse, technocratique, défaillante dans sa protection des agriculteurs, inéquitable, d’orientation productiviste).
Au fil des réformes, la PAC s’est complexifiée, éloignée de son acception commune et devenue quasiment illisible. À bout de souffle, elle se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins.
L’Europe peut choisir la voie la plus facile, celle d’une subsidiarité accrue, glissant lentement d’une politique agricole commune à une politique agricole simplement coordonnée, voire insidieusement renationalisée. Elle peut au
contraire s’orienter vers une ambition européenne partagée, rénovée et adaptée aux besoins modernes de transitions agricoles indispensables.
Pour éclairer les enjeux de la nouvelle réforme en négociation pour 2020, l’essai de Jean-Marie Séronie propose un décryptage sans tabou de la PAC et des principaux dossiers sur la table des négociations (risques, revenu, innovation, environnement…).
L’auteur analyse en particulier, et sans a priori, la position de la France et trace quelques pistes d’évolution en s’appuyant sur sa profonde connaissance du fonctionnement des exploitations agricoles comme des différentes instances
agricoles.