Les chevaux et leurs propriétaires n’étaient pas le marché que la société Linnaeus Plant Sciences visait lorsqu’elle a commencé à utiliser la caméline comme source d’huiles susceptibles de remplacer les produits à base de pétrole. Chef de file mondial du développement de la caméline, cette entreprise a créé de nouvelles variétés à rendement élevé et résistantes aux maladies. L’huile de caméline est riche en acide gras oméga-3, caractéristique première qui a retenu l’attention de l’industrie équine du Canada.
En raison du climat canadien, les chevaux ne peuvent brouter de l’herbe fraîche dans des pâturages extérieurs toute l’année, et l’ajout d’oméga-3 enrichit leurs rations alimentaires à base de foin sec.
« Les oméga-3 donnent un lustre magnifique aux poils des chevaux, stimulent leur croissance et soulagent la démangeaison et la sécheresse cutanées causées par les couvertures que portent les chevaux en hiver », indique Jenna Tranter de l’écurie Four Corners Equestrian, qui collabore avec Linnaeus à la vente d’huile de caméline. « C’est particulièrement important pour les cavaliers de compétition, dont les chevaux doivent être impeccables en tout temps. »
L’huile de caméline, qui est ajoutée aux grains que l’on intègre aux rations à base de foin, améliore aussi la santé gastrointestinale des chevaux, ajoute Mme Tranter.
Constatant que plusieurs entreprises avaient commencé à commander de l’huile de caméline en vrac pour leurs propres produits pour les chevaux, Linnaeus a flairé un nouveau débouché; en fin de compte, l’entreprise a créé sa propre image de marque et sa propre stratégie commerciale sur le Web pour vendre cette huile directement aux propriétaires de chevaux.
« Notre boutique en ligne se trouve sur la plateforme Shopify, nous utilisons Facebook comme outil marketing et avons aussi établi un partenariat avec Amazon, et nous recevons un déferlement de commandes de partout au Canada », indique le président de Linnaeus, Jack Grushcow. « D’une part, notre entreprise mise sur les bonnes vieilles méthodes traditionnelles de sélection des végétaux et de développement végétatif fondées sur la science et, d’autre part, nous utilisons des méthodes de commercialisation et de vente en ligne qui sont inusitées dans le monde des affaires agricoles. »
L’huile de caméline a plusieurs autres utilisations; en effet, le principal client de Linnaeus est le secteur de l’aquaculture, où l’on remplace l’huile de poisson par l’huile de caméline dans les aliments pour poissons afin d’accroître la durabilité du secteur. Par ailleurs, on ajoute de la farine de caméline à l’alimentation des poules pondeuses pour accroître la teneur en oméga-3 de leurs œufs, et on utilise l’huile de caméline dans l’alimentation des saumons d’élevage.
Selon M. Grushcow, il est difficile de pénétrer le marché de produits à base d’huiles renouvelables, mais le soutien à long terme offert par l’organisme Oilseed Innovation Partners (OIP) de Guelph aide son entreprise à accroître ses ventes de produits issus de la caméline ainsi qu’à mettre au point des utilisations pour d’autres oléagineux, comme des lubrifiants renouvelables d’origine végétale.
« Nous sommes là pour soutenir les possibilités en matière de développement des marchés et de commercialisation qui s’offrent à l’industrie canadienne des oléagineux, qu’il s’agisse d’utilisations alimentaires, industrielles ou agricoles », indique Jeff Schmalz, président-directeur général d’OIP. « Ce secteur offre des possibilités extraordinaires, et notre rôle consiste à débloquer ce potentiel et à créer de la valeur pour l’économie canadienne en aidant des entreprises comme Linnaeus Plant Sciences à faire évoluer leurs activités. »
Pour les producteurs, la caméline est une culture tolérante à la sécheresse qui nécessite peu d’intrants et pousse bien en terre sèche. Et pour les entreprises qui s’intéressent aux utilisations de l’huile de caméline, les possibilités sont nombreuses et d’autres sont encore à découvrir, indique M. Grushcow.
« À l’heure actuelle, nous nous concentrons sur les produits pour les chevaux, mais nous envisageons de mettre au point des produits semblables pour les animaux de compagnie, sans compter les possibilités qu’offrent les secteurs des cosmétiques et des boissons santé », ajoute-t-il. De plus, la Chine représente un marché d’exportation prometteur pour l’huile de caméline, qui, grâce à son point de fumée élevé, est très recherchée pour la friture.
Oilseed Innovation Partners bénéficie d’un financement du Partenariat canadien pour l’agriculture, une initiative fédérale-provinciale-territoriale. Renseignements : www.oilseedinnovationpartners.ca