En entrevue avec La Vie agricole, Guy Debailleul, professeur associé à l’Université Laval et vice-président de l’Institut Jean-Garon, explique le fonctionnement du système locatif des terres agricoles en France, soulignant qu’il peut s’agir d’une des solutions pour la relève agricole bien que cette approche ait rarement été étudiée par le Québec. Il explique le possible transfert de pouvoir du locateur vers le fermier qui entraine parfois avec le « droit au bail » des prix plus élevés pour la location que pour l’achat de la terre dans certaines régions.
Alléger l’endettement des producteurs par la location de terres agricoles ?
«L’importance de la propriété de la terre au Québec est plus importante que dans les autres provinces au Canada. Au Manitoba, c’est maintenant facilement 40 % des terres qui sont en location.», précise Guy Debailleul.
Il explique les bienfaits de la location dans certaines conditions et précise qu’avec une bonne législation sur le bail cela permettrait de concentrer plus les efforts des agriculteurs sur la production et moins sur le foncier. La location est pour M.Debailleul, une façon d’alléger l’endettement des producteurs québécois.
«Seul le régime de Vichy a institué le monopole syndical en France»
Le professeur de l’Université Laval et vice-président de l’Institut Jean-Garon fait aussi un résumé historique sur l’histoire du pluralisme syndical en France et quelques parallèles avec le Québec au cours de cette entrevue.
« Il n’y a eu que pendant la Seconde Guerre mondiale sous le régime de Vichy que la loi a institué qu’il n’y avait plus qu’un seul syndicat (…) ça renvoie à une période plutôt noire», dit-il.
Debailleul explique au cours de l’entrevue comment la FNSEA, avec seulement 55 % d’appui des producteurs, le syndicat majoritaire a presque tous les moyens en gardant le contrôle de la plupart des chambres d’Agriculture.
Redonner de la légitimité à l’UPA !
« Dans le rapport Pronovost, il y avait une fameuse résolution qui invitait à s’interroger sur la pertinence de conserver un monopole pour un seul syndicat. Aucun gouvernement n’a donné de suite à ça. De mon côté j’ai même regretté que l’UPA n’ait pas saisi la balle au bond en disant, on est d’accord pour qu’on reconsulte les agriculteurs (…) si ça se passait, 85 % des adhérents actuels de l’UPA retourneraient à l’UPA, mais ça donnerait une autre légitimité».