L’affaire Louis Robert et l’utilisation des pesticides prennent une place importante dans l’actualité agricole. Les médias condamnent les conflits d’intérêts des agronomes du « privé » qui selon eux permettent une utilisation plus grande d’herbicides et de pesticides. L’agronome Louis Robert, candidat à la présidence de l’ordre des agronomes propose même d’empêcher aux agronomes de recommander des intrants s’ils travaillent pour une société qui est un fournisseur de cet intrant. À voir les positions et propositions dans les médias, on a l’impression que seules les positions d’une idéologie extrémistes sont mises en lumière. On généralise, on condamne et l’on crucifie un paquet de monde qui fait bien son travail.
La société est de plus en plus sensible aux pratiques agricoles. Elle demande aux producteurs des pratiques de développement plus durales. Des milliers de travailleurs et producteurs participent tous les jours à cet effort et cela depuis des années. Il est important de rappeler que tout herbicide ou pesticide fait l’objet d’une homologation sur son utilisation au Canada. Ces homologations sont données par le gouvernement fédéral et elles couvrent les utilisations permises de ces produits.
Le Canada et l’Union européenne sont reconnus comme les pays les plus sévères. Si le consommateur connaissait les normes permises dans d’autres pays, il s’informerait plus sur l’origine de ses fruits et légumes qu’il retrouve à l’épicerie et il choisirait les produits canadiens.
Un agriculteur ou un agronome ne fait pas ce qu’il veut. Ils doivent se conformer à une multitude (le mot est faible, on devrait plutôt parler d’une montagne) de règles et de lois imposées à l’utilisation de ces produits. Le gouvernement fait régulièrement des révisions de ces homologations, certaines sont plus médiatisées comme la commission actuelle sur les pesticides.
Les remises en question de l’intégrité des agronomes du « privé » par les médias et par l’agronome Louis Robert sont insultantes pour beaucoup d’agronomes qui ont passé leur carrière à bien faire leur travail, et justement à faire le contraire de ce dont on les accuse.
Beaucoup d’agronomes du « privé » ont plusieurs fois dans leurs carrières, empêcher des surdoses ou encore des utilisations non permises, ils ont aussi contribué à la diffusion de meilleures pratiques agricoles.
On confond aussi rémunération et éthique !
Comme nous ne sommes pas dans un pays communiste et que le terme d’échange reste l’argent, il est normal que toute forme de rémunération doive comporter un élément de récompense pour les meilleurs. Dans un environnement très compétitif comme le nôtre un représentant qui vendrait trop cher ou qui vendrait trop d’un produit se fera vite déloger par un autre qui va être plus raisonnable, mais le mythe du vendeur d’aspirateurs semble être bien ancré dans nos esprits. De plus, arrêtons de penser que les producteurs ne sont pas capables de faire des choix de développement durable et qu’ils écoutent n’importe qui. Ils ont pour la plupart un niveau d’éducation supérieur qu’on ne le pense et ils participent souvent à des journées d’information. Il y a tellement de journées techniques offertes en agriculture qu’un producteur pourrait chaque jour y aller. La réalité, n’en déplaise aux extrémistes gauchistes que l’on entend actuellement dans les médias et qui crient au complot, est que notre système compétitif fait en sorte qu’un agronome, qui veut vendre et bien gagner sa vie, doit gagner la confiance de ses clients et montrer patte blanche, la place à la survente est minime.
Aujourd’hui, un professionnel ou une compagnie qui est en mesure de faire réduire l’utilisation des intrants sans réduire la rentabilité de la ferme gagne rapidement des clients, et ça se fait de plus en plus tous les jours. Il y a de beaux exemples de réussite commerciale dans le développement durable. Cette nouvelle réalité ne plait pas aux vieilles multinationales de l’agrochimie, mais ne semble pas plaire aussi aux gens d’une gauche, elle aussi vieillissante, qui sont un peu jaloux de voir des gens faire de l’argent avec le développement durable.
Des Bandits et des profiteurs il y en a dans tous les systèmes, cependant la transparence et l’éducation seront toujours un frein aux vrais conflits d’intérêts. Ce n’est pas parce que l’on est rémunéré à l’acte ou à salaire que l’on éliminera les bandits. La commission Charbonneau nous a révélé tout un système de commission occulte (on appelle cela un pot-de-vin) à des salariés. Malheureusement au Québec, faire de l’argent restera toujours suspect. On a constamment une certaine presse et des groupes qui nous le rappellent.