«Pisseurs volontaires»: le glyphosate non détectable chez trois agriculteurs du Calvados

À l’heure où le glyphosate est sur toutes les lèvres, il est intéressant d’apprendre que le principal syndicat agricole en France, la FNSEA, a cherché à savoir si l’urine des agriculteurs en contient. Trois agriculteurs normands, du département du Calvados, ont été déclarés négatifs.

L’émission d’Élise Lucet «Cash Investigation», sur le thème du glyphosate, avait, en début d’année, amené plusieurs artistes «à faire pipi dans un bocal» pour évaluer la présence ou non de glyphosate dans leur urine. Plusieurs personnalités de renom ont joué le jeu telles que le footballeur Lilian Turam, mais aussi la comédienne et conjointe de l’ancien président de la République française (François Hollande), Julie Gayet. L’animateur de télévision Michel Drucker, et le comédien Thierry Lhermitte étaient de la partie eux aussi. C’était le temps du GlyphoTest et la plus impactée était Julie Gayet.

Les producteurs pissent à leur tour !

Maintenant ce sont des agriculteurs qui se font appeler «Les pisseurs volontaires»,  soutenus par la section calvadosienne de la FNSEA, principal syndicat agricole en France, qui donnent la réplique. Et ils ont été testés négatifs ! C’est à se demander si on ne cherche pas à jouer à qui pissera le plus loin ? Chose certaine, la FNSEA, la comm’ ils l’ont pour contrer l’agribashing !

Qui sont ces pisseurs volontaires ?

Ce sont trois agriculteurs du Calvados qui ont initié le jeu du mouvement des « pisseurs volontaires » dans le monde agricole. Il s’agit de Xavier Hay, Bertin George et Geoffroy de Lesquen, producteurs en grandes cultures. Tous les trois sont utilisateurs de glyphosate. Ils ont testé leur urine. Résultat : ces céréaliers présentent tous un taux de présence glyphosate et AMPA non détectable inférieur à 0,4 ng/millilitre. La moyenne du Calvados est pourtant de 1.14. A l’échelle française, la moyenne est de 1.06 ng/millilitre.

Et c’est scientifique

Afin d’éviter toute contestation, le test a été réalisé par un laboratoire agréé par l’État, le laboratoire du CHU de Limoges. Le prélèvement a été effectué sous le contrôle d’un médecin assermenté, le 14 mars dernier.

Les trois agriculteurs déclarent en chœur : «Nous dénonçons les raccourcis scientifiques sur la place publique au regard du glyphosate».

D’autres pisseurs portent plainte !

Le 24 avril dernier, une plainte d’autres pisseurs volontaires a été déposée au TGI de Caen. Il s’agit de 35 personnes de la région caennaise eux aussi.

Ces "Pisseurs volontaires" disent que leurs tests se sont révélés positifs.  Ils demandent au procureur de porter leur plainte au pôle santé du Tribunal de Paris.

Le but, selon Caroline Amiel, enseignant-chercheur à l’Université de Caen, conseillère régionale écologiste de Normandie et participante au test et donc «pisseuse volontaire» est que cette plainte conduise à des recherches sur les effets du glyphosate sur le corps.

Twitter déchaine les passions sur le glyphosate

Sur Twitter, tous ne sont pas du même avis non plus. Il y a les détracteurs du glyphosate et aussi ceux qui minimisent. Une internaute écrit à propos de l’émission Cash Investigation: «(…) Nous verrons des célébrités clamer qu'elles sont empoisonnées au #Glyphosate, parce que leur corps évacue presque totalement et normalement via l'urine une trace de produit équivalente à une goutte diluée dans 12 piscines olympiques.»

Twitter nous offre aussi ce type de commentaire: «Le glyphosate se dégrade en AMPA (Acide aminométhylphosphonique ), comme les détergents d’ailleurs. Bref: on ne sait pas trop si le glyphosate et l’AMPA mesuré chez vous viennent des pesticides ou de votre lave-vaisselle, mais il y en a.».

Que disent les experts ?
La télévision France 3 Normandie a interrogé un médecin d’un laboratoire d’analyse de Caen et il déclare :  «C’est la durée et le seuil qui compte (…) il faut savoir depuis combien de temps ces substances sont restées dans le corps et le seuil qui est atteint pour en connaître les effets (…) Le paracétamol aussi on le trouve dans l’urine et en fonction de la dose, les effets sont soit positifs soit néfastes dans le corps.» À l’heure actuelle, rappelle France 3, les effets du glyphosate sur le corps ne sont pas connus. En 2015, le centre international de recherche sur le cancer de l’OMS le classe comme un cancérigène "probable".

Et au Québec

Jean Garon, ministre de l’Agriculture au Québec pendant 9 ans avait pour habitude de nous dire lorsqu’il chroniquait à La Vie agricole : « Au Québec, on est des pissous!». Aurait-il souhaité que la formule québécoise des pisseurs volontaires s’appelle «Les pissous volontaires» ?
 

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