L’Agri-Food Analytics Lab Faculty of Agriculture de La Dalhousie University Agricultural Campus s’est penché sur l’intérêt des canadiens dans le cadre des élections fédérales à venir à travers le prisme de l’agriculture et de l’alimentation et a analysé les visions des uns et des autres selon qu’ils appartiennent aux différents partis politiques.
Élections fédérales 2019 et agroalimentaire :Le Parti conservateur sort gagnant
«Notre nouvelle enquête démontre que les Canadiens se soucient de l'abordabilité de la nourriture et la considèrent comme un enjeu important pour cette élection fédérale, toutefois le pays reste extrêmement divisé au sujet du commerce international pour le secteur. Le Parti conservateur est considéré comme étant le meilleur intendant national du secteur agroalimentaire, suivi par le Parti libéral et le Parti vert. Étonnamment, l’appui pour le Parti populaire du Canada reconnu pour leurs compétences en matière de politiques agroalimentaires équivaut à celui du Nouveau parti démocratique. » écrit L’Agri-Food Analytics Lab Faculty of Agriculture de La Dalhousie University Agricultural Campus
Un nouveau sondage révèle que le coût des aliments préoccupe grandement les Canadiens
«En matière d'alimentation et d'agriculture, le gouvernement libéral des quatre dernières années nous a offert sa vision des choses. Nous avons maintenant un guide alimentaire plus urbain, quelques accords commerciaux, une politique alimentaire vide de sens et une poignée de nouvelles ententes commerciales pour aider notre secteur agroalimentaire à se développer. Il a même donné près de 2 milliards de dollars aux producteurs laitiers pour les pertes imminentes qui découleront de l’entrée plus importante de produits laitiers sur notre marché. Une partie du travail initial requis pour ces initiatives a précédé le gouvernement actuel, mais dans l’ensemble, on peut affirmer que les quatre dernières années ont été intéressantes. Les campagnes électorales repoussent souvent les débats liés à l’alimentation et l’agriculture pour laisser la place à d’autres enjeux tout aussi importants. Nous voyons rarement quelque chose ressortir d'une campagne nationale pour le secteur agroalimentaire, car d'autres priorités ont tendance à attirer davantage l'attention. » précise l’Université de Dalhousie.
L’agriculture et l’alimentation, un enjeu électoral : surtout au Québec!
Un récent sondage mené par Angus Reid Global au début septembre, avec l’aide du Laboratoire des sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie, suggère que les attentes des Canadiens sont conformes à celles identifiées lors d’élections antérieures, précise Dalhousie. «Au total, 31 % seulement des Canadiens estiment que l’alimentation et l’agriculture constitueront un enjeu électoral primordial pour les élections fédérales cet automne. L'Alberta, le Manitoba et l'Ontario affichent l'optimisme le plus bas (25 %) et le Québec celui le plus élevé (46 %). »
«(…) Le problème le plus important semble être lié à la sécurité alimentaire et l'abordabilité des aliments, car trois Canadiens sur cinq estiment qu'il s'agit de l'une des principales préoccupations pour eux. Dans une proportion de 68 %, les gens interrogés au Manitoba et dans la région de l'Atlantique estiment que la sécurité alimentaire et l'abordabilité constituent un enjeu électoral important en agroalimentaire cette année. L'utilisation du plastique dans les aliments a manifestement attiré l'attention des électeurs au pays ces derniers mois. Notre enquête suggère que 54 % des personnes interrogées pensent que l'utilisation du plastique dans les aliments représente un enjeu électoral important.Toutes les régions dépassent le seuil du 50 %, sauf l'Alberta et la Saskatchewan.» écrit l’Université Dalhousie dans son étude dévoilée aujourd’hui.
Le gaspillage alimentaire : un véritable enjeu !
L’université Dalhousie précise : «Pour cette prochaine élection, notre enquête suggère que le gaspillage alimentaire représentera le troisième enjeu agroalimentaire en importance au pays. Au Québec, 61 % de la population estime que cet enjeu revêt une grande importance, comparativement à 45 % dans la région de l'Atlantique. L’enjeu des collectivités du Nord occupait également un rang élevé pour 54 % des Manitobains, contre 19 % pour les Québécois. »
« Le problème le plus important pour la plupart des Canadiens reste la sécurité alimentaire et l’abordabilité à 55 %. L’ensemble des autres enjeux a recueilli beaucoup moins de soutien.» écrit, Agri-Food Analytics Lab Faculty of Agriculture | Dalhousie University Agricultural Campus
La gestion de l’offre, un problème important pour 27 % des québécois !
«Le pays est divisé sur ses politiques de commerce international pour le secteur agroalimentaire. La gestion de l'offre et notre système de quotas, une politique protectionniste qui existe depuis fort longtemps au pays, constituent également un sujet de préoccupation pour les Canadiens. Bizarrement, la Saskatchewan se retrouvait au premier rang avec 35 %, même si la gestion de l’offre ne représente pas une question économique d’importance pour la province. Là où la gestion de l'offre exerce une influence économique importante, 32 % des Ontariens et 27 % des Québécois estiment que la gestion de l'offre constitue un problème important. De l'autre côté du spectre des échanges commerciaux, les Saskatchewannais ont manifestement à l’esprit les traités de libre-échange commerciaux. Au total, 51 % des gens interrogés croient que les traités de libre-échange pour le secteur agroalimentaire constituent un enjeu important pour cette campagne, comparativement à seulement 19 % au Québec. » de préciser l’Université de Dalhousie.
La pénurie de main-d'oeuvre un enjeu important pour 1/3 des québécois
La pénurie de main-d’œuvre nuit au secteur agroalimentaire partout ces temps-ci. «Mais l’importance que l’on attribue à ce phénomène varie d’une province à l’autre. Au total, 32 % des Québécois considèrent la main-d'oeuvre dans le secteur agroalimentaire comme un enjeu très important, suivi par la région de l'Atlantique avec 23 %.»
Le soutien aux agriculteurs plus au Québec qu’ailleurs
«Le soutien aux producteurs s'est classé au deuxième rang comme un enjeu pour le prochain gouvernement, avec le soutien de 12 % des Canadiens. Au Québec, la plupart des gens interrogés estiment que le soutien aux agriculteurs est le plus important (18 %), suivi par la région de l'Atlantique (16 %).»
Enfin, l'Université Dalhousie a demandé aux Canadiens quel parti national semblait le mieux placé pour soutenir le secteur agroalimentaire. «Le Parti conservateur ressortait comme le meilleur intendant national du secteur agroalimentaire, suivi par le Parti libéral et le Parti vert. Les Conservateurs occupent la première place dans toutes les régions. Le Parti vert se classe deuxième au Québec et dans l’Atlantique. Fait intéressant, le Parti populaire du Canada se classe au deuxième rang en Saskatchewan.» de conclure l’Université Dalhousie.
Notes sur le sondage: Pour cette enquête, la taille de l'échantillonnage était 1 524 de l'ensemble du pays, avec une marge d'erreur inférieure à 3 %, 19 fois sur 20. D'autres enjeux tels que l'utilisation de pesticides en agriculture et l'agriculture urbaine figuraient sur la liste, mais les résultats étaient négligeables. Les changements climatiques n'apparaissent pas comme un enjeu puisqu’ils affectent directement ou indirectement de nombreux aspects de l'industrie. Le Bloc Québécois n’a pas été inclus dans l’étude car il ne présente aucun candidat à l’extérieur du Québec et le parti n’aura probablement pas de plateforme nationale. Les partis inclus dans l'enquête sont ceux qui ont des candidats dans plusieurs provinces et qui ont une chance de gagner au moins un siège.