À lire les informations divulguées par le ministère de l’Agriculture du Québec (MAPAQ), il semble que les OGM ne devraient pas devenir la hantise des consommateurs québécois bien au contraire!
«Actuellement, en raison des considérations de marché, l'essentiel des cultures GM (maïs-grain, soja et canola) produites au Québec et au Canada est destiné à l'alimentation animale.», précise le MAPAQ. Le ministère ajoute : «Cependant, comme c'est le cas de leur contrepartie traditionnelle, des grains ou des fèves provenant de cultures de canola, de maïs ou de soja GM peuvent être transformés en de nombreux produits ou ingrédients. Ces produits dérivés la farine, l'amidon, les huiles et la lécithine peuvent se retrouver dans certains aliments destinés aux humains ou aux animaux. Ils ne contiennent toutefois pas nécessairement des traces d'OGM.»
Seulement 3 % de produits OGM dans notre assiette
Par ailleurs le MAPAQ ajoute qu'aucune étude systématique n'est effectuée sur une base régulière au Québec pour mesurer le contenu en ingrédients dérivés d'OGM dans les produits alimentaires que l'on retrouve dans les supermarchés québécois et canadiens, mais que deux études financées par son organisation ont démontré que le panier d'épicerie moyen d'un consommateur québécois ne contenait que 3 % d'OGM.
Si à l’origine, les OGM ont été créés pour augmenter la production agricole et simplifier le travail au champ, ce qui ramène au débat bien actuel concernant les cultures résistantes aux insectes et tolérantes aux herbicides, les applications potentielles de la transgénèse dépassent le domaine de l’agriculture pour toucher celui de l’alimentation humaine et même de la pharmacologie.
Doit-on avoir peur des OGM ?
Les militants anti-OGM sont très médiatisés et très organisés. Il suffit de voir les sorties publiques de l’organisme Vigilance OGM dont la mission dit :« L'action de Vigilance OGM est basée sur l'importance du droit de savoir, de la transparence et de l'application du principe de précaution, et ce dans tous les domaines liés aux OGM pour le bénéfice des agriculteurs et des consommateurs», et de voir leur présence dans les médias généralistes pour se rendre compte que leur écho est bien réel dans la sphère publique.
S’ils ont raison sur la nécessité d’un étiquetage et le droit de savoir pour le consommateur, plusieurs se posent la question sur leur entêtement concernant l’aspect dangerosité des OGM au regard de ce que prétendent des institutions très officielles et crédibles quant à l’impact e ceux-ci sur la santé.
OGM: L’OMS pas inquiète !
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère que les aliments avec OGM présentent les mêmes risques pour la santé que les aliments classiques.
Déjà en 2005, dans un rapport de L’OMS : «Biotechnologie alimentaire moderne, santé et développement : étude à partir d’exemples concrets», l’organisation mondiale prétendait que les nouveaux aliments GM pouvaient au contraire renforcer la santé et le développement. Le Fonds national suisse (FNS) présentait en 2012 un rapport en lien avec 30 projets de recherches et des milliers d’analyses d’articles scientifiques pour conclure que les OGM ne sont pas nuisibles pour la santé humaine ni pour l’environnement.
À l’inverse des chercheurs, dont le plus célèbre en Europe, Gilles-Éric Séralini, prétendent que les OGM peuvent mener au cancer. Le professeur Séralini assure suite à ses essais cliniques en 2012 que «Les rats femelles ayant ingéré du maïs OGM et/ou du Roundup sont morts significativement plus rapidement que ceux du groupe témoin, que les rats mâles et femelles testés développent significativement plus de tumeurs que les témoins .»
Les OGM au Canada, comment ça marche ?
Au Canada, les OGM sont réglementés de la même façon que les produits agricoles fabriqués selon les méthodes classiques. L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), Santé Canada et Environnement Canada se partagent la responsabilité d’approuver les OGM. Certains OGM ne sont pas approuvés et ne sont donc pas commercialisés. C’est le cas par exemple d’une lignée de soja GM produisant une protéine de noix du Brésil jugée allergène.
Le gouvernement fédéral considère les OGM approuvés comme équivalents aux produits standards et sans danger pour la santé. Par conséquent, il n’existe pas pour l’instant au Canada de programme obligatoire de détection et de traçabilité des OGM.
L’Europe et l’Amérique, deux mondes bien différents face aux OGM !
En 2013, le magazine Le Point faisait état de la grande différence entre L’Amérique et l’Europe dans le rapport aux OGM. «Outre-Atlantique, cette biotechnologie est acceptée et répandue. Chez nous, elle est synonyme de malbouffe.», écrivait alors l’hebdomadaire français.
La journaliste Jeanne Longué écrivait : «Certains chercheurs nous garantissent l'innocuité de cette avancée technologique, d'autres assurent qu'elle est potentiellement dangereuse, et le public est bien démuni face à ces informations contradictoires. »
En 2013 en France, 75 % des personnes interrogées refusaient d'avoir des OGM dans leur assiette. «En Amérique du Nord, au contraire, la population semble ne pas beaucoup se préoccuper de savoir si elle mange des OGM ou pas.», de préciser la journaliste.
François Houllier, directeur de L'Inra ( Institut national de la recherche agronomique), en France, interrogé par Le Point en 2013 déclarait alors : « Notre comportement vis-à-vis de l'innovation est tout à fait différent de celui des États-Unis, surtout en ce qui concerne la prises de risques.»
François Houllier expliquait aussi que les OGM sont adaptés pour des cultures sur de grandes surfaces, très exigeantes en capital et pas forcément en main-d'œuvre comme cela se pratique en Amérique, alors que l’agriculture en Europe se voulait encore très familiale.