L’UPA dont c’était le congrès les 3,4 et 5 décembre derniers à Québec est connue pour avoir planté quelques fois des couteaux dans le dos des ministres de l’Agriculture qui ne font pas son affaire. Le ministre Lamontagne qui y donnait cette année un discours-fleuve était surveillé par une fourchette qui symbolisait le slogan de l’année : Produire, nourrir, ici et maintenant ! Mais attention quand on froisse l’UPA, souvent on a droit à un plat qui se mange froid !
Le ministre a été très bien accueilli et même applaudi à quelques reprises. Il s’est pourtant permis quelques messages clairs à l’attention du président Marcel Groleau : « Vous disiez vous-même hier que l’agriculture de volume est souvent mise en opposition avec l’agriculture de proximité dans les médias. Je suis content que vous disiez cela M.Groleau, car ce n’est pas un journaliste qui parle cet après-midi, mais c’est le ministre: L’agriculteur de proximité manque d’air!»
En point de presse commun avec le président de l’UPA, le ministre a rappelé qu’il donnait une orientation comme ministre et qu’il espérait que cela soit entendu, ce à quoi M. Groleau a répondu que les fédérations y travaillaient.
Au cours de son discours le ministre est revenu sur de nombreux sujets de l’année dont la récente crise du propane dans laquelle il a été très impliqué pour trouver la solution. Il a noté avoir travaillé pour que la Financière agricole du Québec comprenne qu’elle doit encore plus accompagner les producteurs et ne pas seulement se positionner comme une banque : « À une situation exceptionnelle, on va trouver des réponses exceptionnelles», a déclaré le ministre.
Le ministre n’a pas été avare pour détailler son agenda de l’année et sa présence terrain. Il a souligné avoir rencontré l’ensemble des filières : céréalière, porcine, maraichère et toutes les régions sauf la Côte-Nord où il s’est engagé à aller en 2020. Il dit ne pas avoir manqué non plus de visiter les fonctionnaires régionaux du MAPAQ : «Souvent, on m’a dit, c’est la première fois qu’on vient nous voir», a déclaré le ministre de l’Agriculture.
Sans dénigrer qui que ce soit, c’est à se demander si son prédécesseur ne préférait pas se prélasser au 200 chemin Sainte-Foy !
« Chaque matin je me lève et je pense à vous, pour vous aider, car on a la même fibre : entrepreneuriale», a lancé le ministre acclamé par la salle.
André Lamontagne a profité de son passage au congrès de l’UPA pour rappeler les trois actions annoncées plus tôt dans la journée à l’Assemblée nationale :
- L’achat des aliments du Québec par les établissements publics
- L’investissement des entreprises bioalimentaires
- La croissance des superficies en production biologique
Le ministre s’est aussi réjoui du dépôt de son projet de loi pour régler la problématique de la taxation foncière agricole et de sa satisfaction d’avoir convaincu la ministre de la Santé de prévoir une première aide à la santé mentale pour le monde agricole.
Il a conclu en soulignant qu’en 2020, il annoncera une nouvelle politique pour lutter contre les changements climatiques basée en partie sur les conclusions à venir de la commission sur les pesticides.
Il n’a pas manqué de souligner que l’une des lignes gouvernementales qu’il va défendre sera de s’assurer de rapprocher le monde rural du monde urbain.