On n’aime pas les pipelines et leurs contenus!

La grève du CN m’a convaincu de l’importance des pipelines. Une forme de concurrence au train est nécessaire. Nous sommes beaucoup trop dépendants d’une forme unique de livraison. J’irais plus loin. Il faudrait plus de pipelines et qu’ils servent au transport de plusieurs denrées. Il n’est pas inconcevable à l’avenir que des pipelines transportent de l’eau que nous pourrions exporter.

On associe pétrole à pipeline. J’hésiterais avant de parler de pétrole « sale » avec un air de pureté. Le Québec consomme en grande quantité du pétrole américain extrait par fracturation hydraulique à proximité de chez nous. Les sables bitumineux sont transformés à 4 000 km de Montréal. La fracturation n’est pas acceptable chez nous, mais nous achetons du pétrole fracturé par nos voisins immédiats! Je paye mon voisin qui détruit l’environnement pour moi, donc je reste pur. C’est le même principe que la taxe carbone, je peux détruire l’environnement si j’ai les moyens de payer la taxe.

Il existe  des compagnies bien de chez nous qui exploitent de l’or. Exploiter de l’or avec mercure et cyanure est très dangereux pour les mineurs, pour la population et pour l’environnement. L’extraction de plusieurs autres minerais aussi. Ce n’est que l’échelle de saleté qui diffère entre le pétrole albertain et certaines mines du Québec.

Nous vendons des armes à l’Arabie et achetons du pétrole d’Algérie. Notre premier ministre parle de pétrole « sale », puis se rend à son prochain rendez-vous avec du pétrole de schiste propre en apparence, fier de notre dépendance aux Américains, lesquels pourraient nous faire chanter n’importe quand comme ils l’ont fait avec les Ukrainiens.

On n’aime pas les pipelines. On aime mieux transporter des produits dangereux par trains qui longent nos villes ou par des armateurs étrangers qui pourraient facilement se soustraire à la dette incommensurable que constituerait le nettoyage du fleuve Saint-Laurent advenant un accident.

Ceux qui, comme moi, ont acheté des appareils dont les batteries se chargent à l’électricité, comme certains VTT ou des moteurs hors bords, savent à quel point nous sommes encore très loin de la transition énergétique. Ça ne vaut rien!  Imaginez un tracteur! Ceux qui conduisent des Tesla savent que les longs trajets doivent se faire en zigzag pour ne pas manquer de bornes d’électricité.

On fait du tapage politique populiste pour la galerie, mais où sont les plans réalistes de transition dont nous avons besoin?

Quand je pense au concept d’acceptabilité sociale des pipelines, je me questionne sur qui définit notre pensée collective, car elle n’est pas toujours sage, ni très conséquente et peut-être peu représentative.

Nous partageons quelque chose de commun avec l’Ouest, nous sommes tous profondément hypocrites dans ces enjeux.

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