La décision négative de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) dévoilée hier, concernant la future usine Exceldor de Saint-Hyacinthe, déçoit le maire, Claude Corbeil. Il n’a pas été autorisé à la Ville de dézoner des terres agricoles pour implanter l’abattoir d’Exceldor.
«Nous avions fait une demande de dézonage pour installer un abattoir de poulets qui représente un investissement de 200 millions de dollars et 650 emplois à court terme. Dans 10 ans c’est un autre investissement de 200 millions de dollars et 650 autres emplois», a déclaré Claude Corbeil à La Vie agricole ce matin.
Claude Corbeil nous a spécifié que la demande faite à la CPTAQ concernait 23 hectares. Les deux phases nécessitent 14 hectares et le reste serait nécessaire pour les services et un minimum de deux entrées pour le site. Le maire a aussi confirmé qu’il s’agit bien de 23 hectares parmi les 50 hectares achetés jadis à la famille Overbeek.
«Nous avons pris soin de ne demander que la moitié, car nous sommes bien conscients que le territoire agricole est précieux», dit le maire qui nous rappelle qu’il est lui-même agriculteur.
Notre plus gros investissement à vie!
«Il faut comprendre que l’enjeu est majeur pour la Ville et la région. C’est notre plus gros investissement à vie ! Avec cette décision, la Ville de Ste-Hyacinthe remet en cause ses perspectives de développement et nous sommes la seule technopole agroalimentaire du Québec», dit-il.
Si le maire Corbeil est déçu de la position de l’UPA de la Montérégie qui est contre l’implantation de l’abattoir Exceldor à l’endroit visé, il espère comme l’a souligné la députée Chantal Soucy, que les partenaires impliqués s’entendront. Il retient qu’elle a publié un communiqué hier dans lequel elle a pour objectif « de rapprocher l’UPA Montérégie et la Ville de Ste-Hyacinthe».
Quand La Vie agricole demande au maire Corbeil s’il espère que comme pour d’autres dossiers, le gouvernement de François Legault intervienne en dehors du rôle qui prévaut à la CPTAQ pour dénouer cette impasse, il dira simplement : « À ce stade-ci, je n’ai pas de commentaires à faire là-dessus».
Exceldor y croit encore
Pour Exceldor ses usines étant au maximum de leur capacité, il est devenu incontournable d’effectuer des changements afin de répondre aux besoins grandissants de leurs éleveurs en matière de transformation de la volaille. «Bien que déplorable, cette situation n’empêchera pas la coopérative québécoise de regarder vers l’avant afin d’atteindre son objectif, soit de se doter d’une nouvelle infrastructure qui lui permettra d’accélérer sa croissance et qui contribuera à sa pérennité», a fait savoir la coopérative.
« Il est toujours de notre intention d’implanter notre future usine de transformation à l’endroit visé par la demande de la Ville de Saint-Hyacinthe, et, à cet égard, nous évaluons présentement tous les recours possibles afin d’y arriver», a quant à lui émis René Proulx, président- directeur général d’Exceldor.
Photo fournie par la Ville de Ste-Hyacinthe.