Tout le monde souhaite le retour à la normale. Certains affirment qu’on ne retournera jamais au monde de l’avant Covid 19 et nous partageons tous cette opinion sans en avoir une idée claire. Il y aura des changements de façon urgente, j’espère, au niveau de la façon dont notre bureaucratie agira et dépensera nos taxes pour les plus démunis de notre société. Je pense aux ainés, aux enfants et aux immigrants qui vivent trop souvent dans la pauvreté et l’oubli. Je ne suis pas très fier de ce nous avons découvert depuis la Covid et j’accepterais volontiers de payer plus de taxes contre une garantie de vraie performance et de réelle imputabilité pour cet argent.
L’agro ne fait pas exception. Une réflexion s’impose à plusieurs niveaux.
Personne ne s’intéresse au plan stratégique du MAPAQ qui est pourtant détaillé et on ne voit pas de rapports dans les journaux sur la progression ou l’atteinte des nombreux objectifs énoncés. Nous sommes tous un peu responsable du manque d’imputabilité décrié, car nous ne demandons pas de compte au MAPAQ. Personnellement, je demanderais beaucoup moins de mots et plus de concret dans ces plans. Ils doivent devenir autre chose qu’un passage obligé de la bureaucratie.
L’environnement que décrit le MAPAQ dans son plan stratégique changera considérablement après la Covid. Il y aura moins d’entreprises, car plusieurs ne survivront pas. Qui prendra la relève? Quel sera l’impact à la ferme? Trump a changé et changera encore plus l’Amérique s’il est réélu, lieu de destination de 32% de nos ventes alimentaires. Il faudra s’adapter, ce qui implique refaire nos plans.
Je ne souhaite pas uniquement le dé-confinement. Je souhaite aussi qu’on y ait pensé longtemps d’avance pour avoir une longueur d’avance stratégique sur nos compétiteurs. Être les plus fins plutôt qu’être « les plus comme les autres ». Et que faire des technologies émergentes comme le 5G, l’intelligence artificielle, les technologies reliées à l’optique, et bien d’autres? Elles doivent faire partie de nos plans d’avenir. Le MAPAQ dormez-vous?
Quand je pense à Métro j’ai une énorme crainte. La compétence et la qualité du leadership de Métro sont vitales pour le Québec, car nous avons tous un très grand intérêt à s’assurer non seulement de son maintien, mais aussi de sa croissance et de son succès. L’avenir de Metro c’est un peu le nôtre.
L’agroalimentaire a-t-il un leadership d’adaptation? Évidemment, tous les privilégiés de chez nous ne souhaitent aucun changement et contribueront à maintenir le secteur intact. Il en restera peu pour nous indiquer le bon chemin.
Dans toute cette optique, plusieurs à l’UPA y trouveraient un avantage certain à ne plus considérer leurs clients, les acheteurs des produits de la ferme, comme des ennemis, mais plutôt comme des alliés.