Un territoire faunique se compare avantageusement à un milieu agricole. Il faut préserver et entretenir les deux pour en tirer le meilleur.
Les pourvoiries du Québec se partagent le territoire avec les parcs et réserves en plus des ZECS qui démocratisent les espaces fauniques. Une pourvoirie se voit octroyer des droits de protection et d’exploitation d’un territoire privé alors que les Zecs sont des regroupements d’utilisateurs qui se sont vues attribuer le rôle de gestionnaire d’un territoire faunique à des fins d’exploitation d’activités de plein air et de chasse et pêche.
Une exploitation agricole est un milieu semblable où les propriétaires terriens ont vu évoluer leurs droits afin qu’ainsi, ils deviennent des exploitations précises qui comblent les besoins d’une population. Que ce soit des exploitations animalières ou agricoles, nos gestionnaires se doivent de connaître la terre et ses besoins tout en respectant l’écosystème fragilisé par le temps.
Le milieu faunique a vu son territoire amputé par des exploitations forestières qui mal reçues au début, sont devenues essentielles au maintien de ces ressources fauniques. Le territoire s’est ouvert au public souvent contre la volonté des pourvoyeurs qui y voyaient une ingérence catastrophique et une cicatrice à ce territoire dont ils voulaient garder la valeur. Une forêt qui vieillit a besoin d’une coupe sélective pour survivre et s’épanouir. Il a fallu des années aux différents intervenants pour comprendre ce que serait la cohabitation harmonieuse qui deviendrait le salut de plusieurs pourvoyeurs.
Le milieu de l’agriculture doit composer avec des règles, des contraintes, un syndicat, des quotas. Il a dû réapprendre à jouer en équipe, à faire confiance et à se réorienter pour plus d’efficacité. Il a fallu mettre des terres en jachère afin de maximiser les années suivantes. Les producteurs ont dû modifier leurs cultures afin de respecter les normes et les besoins. La petite ferme artisanale qui faisait vivre une famille n’existe pratiquement plus. Ce sont des exploitations complexes où agronomes et conseillers ont fait comprendre les réalités et besoins d’aujourd’hui.
Lors de nos déplacements vers nos pourvoiries, nous remarquerons les changements, la diversité des cultures et la grosseur des exploitations. Nous admirerons la beauté des fermes sans pour autant comprendre toute la dynamique et les contraintes que ce milieu oblige. Ils doivent conjuguer avec la température, le manque de personnel, le désintéressement de la jeune génération pour ce dur labeur aux mille contraintes et au manque de jours de congés.
Les pourvoyeurs sont dans le même cas, ils vivent dans l’inconnu et l’hiver, bien que salutaire à un repos bien mérité, est aussi gage d’anxiété pour la prochaine saison. Quand pourrons-nous rouvrir ? Nos chalets auront-ils supporté le poids de la neige, y a-t-il eu du vandalisme ou du vol?
Cette année sera particulièrement difficile, moins de clients, moins de liberté et pas question d’augmenter les prix, car nos clients sont devenus des amis(es).
Les agriculteurs ont eux aussi eu leur part de malheur avec la grève ferroviaire et le manque de personnel aux champs. Espérons maintenant que la nature nous offrira un peu de répit et de liberté. Nous avons besoin de redécouvrir les effluves du matin sur un lac en forêt et les odeurs d’un champ fraichement cultivé.
Si la nature nous apaise, protégeons-la!