Non vous ne rêvez pas, il n’y a pas un zéro de trop. On parle bien de 2400 vaches et d’un investissement de 200 millions de dollars pour le projet de la ferme Lansi. Cette ferme établie à Saint-Albert depuis 60 ans voit grand et vise d’ici 2035, un cheptel laitier qui passerait de 550 à 2400 vaches en plus du troupeau de remplacement.
Un tel projet doit passer par le Bureau d’audience publique sur l’environnement (BAPE) et en raison de la pandémie il y a bien eu une séance en mai dernier , mais elle s’est tenue sur le Web.
Suzelle Barrington, ingénieure, agronome et consultante, qui a réalisé, en 2015, l’étude d’impact environnemental y a défendu le projet de la ferme Lansi.
Une exploitation déjà reconnue pour sa performance
Cette exploitation est une «des plus performantes au Québec», et produit «un lait de qualité». Elle est dans les traces de la plus grande ferme du Québec la Landrynoise qui est d’ailleurs propriété des cousins de la Ferme Lansi.
Pour la consultante agronome grossir sa ferme laitière, c’est la tendance actuelle qu’il faut suivre et donc le chemin choisi par la ferme Lansi d’ici 15 ans.
«On observe que les petites fermes ont tendance à abandonner la production. Dans la région, de 1996 à 2011, 160 fermes laitières ont cessé leur production», a précisé la consultante qui a présenté la ferme Lansi comme une solution de relève pour l’industrie laitière.
Elle a expliqué que ce sont des entrepreneurs comme ceux qui exploitent la ferme Lansi (Sylvain Landry et ses deux fils) qui reprennent ces fermes qui tendent à disparaitre et que grâce à eux on assure ainsi le maintien de la production laitière au Canada.
Un horaire allégé pour les producteurs grâce à la robotique
C’est un tout nouveau concept qui se dessine alors à l’horizon de ces fermes gigantesques : des producteurs qui pourront profiter de période de vacances et des horaires journaliers moins chargés répartis sur deux familles pour le même troupeau et appuyés par une robotique hors-pair.
Peu de gens ont soumis des questionnements puisqu’une seule personne du voisinage semble être intervenue par la suite auprès du BAPE. Est-ce un signe que le développement des grandes fermes laitières est maintenant au Québec un acquis ? Face aux bruits et aux odeurs, il est proposé des mesures d’atténuation comme : la propreté des lieux, une fosse à distance, des haies brise-vent etc.
Concernant l’épandange du fumier, la ferme Lansi prétend qu’elle aura un impact moindre que 50 fermes qui épandent chacune leur tour au cours de l’été. Elle compte d’ailleurs concentrer son épandage sur 11 jours.
La consultante a aussi défendu l’idée d’un seul lieu de ramassage pour le lait évoquant moins de camions sur la route.
Une véritable PME agricole !
Cette exploitation qui pourrait remplacer une cinquantaine de fermes devient une véritable PME de l’agriculture qui pourrait employer près d’une vingtaine de personnes incluant les copropriétaires.
En termes de retombées régionales, la consultante a aussi démontré l’impact financier positif de cette exploitation qui achète déjà tous les ans pour environ 10 millions de dollars de services et matériels aux alentours et de la possibilité qu’une telle exploitation emploie une vingtaine de personnes.
Au cours de l’été le BAPE devrait remettre son rapport au ministre de l’Environnement et le gouvernement devra par la suite décider de l’autorisation ou non de ce développement.