Site icon LA VIE AGRICOLE / LVATV.CA

Il n’y a plus D’Amours aux Affaires autochtones !

Sylvie D’Amours cette femme au caractère bien trempé qui n’hésite pas à dire ce qu’elle pense, nous en avons eu des preuves concrètes lorsqu’elle était critique en matière agricole dans l’opposition avec la Coalition Avenir Québec, a perdu son poste au gouvernement par son silence répété sur des enjeux majeurs liés aux affaires autochtones, enjeux sous sa responsabilité.

Plusieurs, dont moi-même, la voyaient ministre de l’Agriculture avant les élections de 2018, forte de son franc-parler pour brasser la cage de ce monde sectarisé, mais c’était juste avant que peu de temps avant son élection, François Legault ne déclare en plein congrès de l’UPA qu’il maintiendrait le monopole syndical de l’UPA. Effectivement pas vraiment compatible avec Sylvie D’Amours plutôt claire sur la nécessité d’ouvrir à la représentation syndicale multiple. Lorsque nous avons rencontré Sylvie D’Amours, alors critique agricole à la CAQ en 2017,elle nous disait sur le pluralisme syndical : « Ça aussi il faut que ce soit actualisé! Ce n’est par contre l’UPA ni pour un autre organisme, mais il faut s’actualiser et là on finit le sommet des sommets des sommets! ( …) Pourquoi on ne prend pas connaissance des neuf rapports (…)». Et en 2018, elle en rajoutait sur le dossier de l’UPA en disant vouloir «manger l’éléphant dans la pièce».On ne lui reconnait pas la même ferveur dans le dossier autochtone ! La suite on la connait, l’arrivée d’André Lamontagne à l’Agriculture, ministre malmené lors de l’imbroglio Louis Robert, mais fort habile pour entretenir des relations cordiales avec L’UPA et Marcel Groleau, mais fort indépendant aussi pour se présenter à deux congrès de l’Union paysanne, une première pour un ministre de l’Agriculture du Québec, et ensuite s’acoquiner avec les vedettes de l’agriculture de proximité.

La perte de confiance de François Legault envers Sylvie S’Amours, plutôt forte en gueule, tient plus dans le cas du dossier des autochtones à son silence qu’à ses prises de paroles. Ses réactions sur le rapport Viens suite à la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec lui ont nui dès 2019. La cheffe de la communauté de Lac-Simon, Adrienne Jérôme, jugeait alors les propos de la ministre D’Amours : « Comme un poignard dans le dos!».

Mais elle a été aussi absente dans les conflits avec les autochtones l’hiver dernier lorsqu’il s’agissait des blocages ferroviaires. La mort de Joyce Echaquan ces dernières semaines lui aurait donné l’occasion de démontrer sa forte indignation face à un racisme systémique envers les autochtones pour regagner leur confiance, mais Sylvie D’Amours n’a jamais eu le franc-parler qu’on lui connait dans le monde agricole lorsqu’elle aborde le monde autochtone.

Probablement parce que c’est un monde qu’elle ne connait pas et qu’elle n’a pas réussi à comprendre au fil des mois passés dans son poste au gouvernement.

Les enjeux avec les autochtones liés au développement économique du Québec sont trop importants pour que le premier ministre lui laisse une chance supplémentaire et il a fait le choix de la remplacer par Ian Lafrenière, ancien policier de la ville de Montréal (ancien chef de la division des communications du Service de police de la Ville de Montréal -SPVM-), vedette de la CAQ laissée sur le carreau lors de la formation du premier gouvernement caquiste.

 

Quitter la version mobile