Il ne s’agit pas de révolution dans la production biologique, mais plutôt de la révolution de La Biologie, quoique cette dernière risque d’influencer la production dite bio. Les progrès de la biologie sont en train de bouleverser bien des choses : l’on a qu’a penser aux OGM, aux techniques d’édition CRISPR cas-9, au nouveau vaccin de la COVID à base ARN ou à une meilleure compréhension de notre Microbiome. Des applications étaient de la grosse science-fiction il y a 50 ans, mais elles vont faire partie de plus en plus de nos vies.
Il y a quarante ans, un de mes professeurs de biologie au CÉGEP, un biologiste passionné de génétique, nous avait dit que la prochaine révolution scientifique serait la révolution de la biologie, cela avait conforté mon intérêt pour les sciences de la nature. Entretemps j’ai assisté à la révolution informatique avec ses progrès fulgurants, mais aujourd’hui je dois dire que mon ancien professeur n’avait pas tort. Les progrès scientifiques notamment en génétique nous amènent à mieux comprendre le monde du vivant et à mieux l’utiliser, et les effets sont spectaculaires.
OGM et développement durable
Les premières applications de cette révolution, les OGM, ont quelque peu occulté ce qui s’en vient. Leur utilisation commerciale a souvent étés controversée, plus souvent associée à une course au profit, qu’au développement durable. Pourtant la plupart des applications, moins connues que les OGM résistants aux herbicides, ont des effets sur le développement durable et le bien-être des populations. Cette crise sur les OGM a révélé la crainte des populations et des pouvoirs publics face à ces techniques qui peuvent propager le bien, mais aussi le mal. Cela nous montre l’ampleur de cette révolution naissante.
CRISPR à la portée de milliers de start up
Malgré la remise en question sur les OGM, la science a continué à progresser, elle nous a donné de nouveaux outils, de nouvelles applications. Pensons à l’outil génétique CRISPR cas-9, qui permet de corriger des gènes déficients. Un outil relativement simple à la portée de milliers de start up. La seule limite actuelle au développement de cet outil c’est la réglementation. Les gouvernements sont prudents, ils ne veulent pas d’un autre dossier OGM.
Les mycorhizes bénéfiques pour la santé de sols
Autre application de la biologie qui s’en vient, lentement mais sûrement c’est la meilleure connaissance du microbiome des sols, c’est-à-dire l’étude de la partie vivante des sols. Dernièrement j’ai participé à l’émission de la Quotidienne sur LVATV dans laquelle un expert nous expliquait l’effet de l’utilisation des mycorhizes en agriculture, une mycorhize c’est l’association d’un champignon avec une racine. Il existe déjà des mycorhizes que l’on peut utiliser sur certaines cultures afin de réduire l’utilisation de fertilisants comme l’azote ou le phosphore. Dans certain cas, on élimine pratiquement l’utilisation d’engrais, une véritable révolution et l’on ne parle que d’une famille de champignons parmi des milliers de familles qui influencent la santé des sols. De plus en plus, l’on comprend mieux ce difficile équilibre de la santé des sols, son utilité dans la lutte contre les éléments nuisibles ou indésirables que souvent la monoculture et nos pratiques culturales de la révolution verte se sont trouvées à propager.
Les progrès des sciences de la nature sont phénoménaux, les applications qui commencent à apparaitre le sont autant. Elles font autant rêver que peur. La révolution informatique à changer nos vies, la révolution biologique va elle aussi changer nos vies, mais aussi notre environnement.