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ButterGate: «Je ne veux pas que le consommateur doute de nous», dit le producteur laitier Renaud Lachance.

Renaud Lachance, producteur laitier de Saint-Évariste dans la Beauce a appelé La Vie agricole après avoir écouté le débat sur le ‘’ButterGate’’ entre Sylvain Charlebois et Stéphane Gendron parce qu’il est inquiet de la perception que toute cette histoire laissera aux consommateurs.

« Je trouve que le débat autour de la palmite entraine les producteurs laitiers à être victimes de tout ça», dit-il.

Après avoir précisé qu’il a lui-même été représentant à la fédération des producteurs de lait, il spécifie qu’il est prêt à rencontrer le professeur Charlebois : « Je suis bien ouvert, je ne veux pas que le consommateur doute des efforts que l’on fait pour faire de la qualité. Je n’ai aucun problème à lui montrer mon exploitation», précise-t-il.

La nutrition c’est le rôle des conseillers

Renaud Lachance au fil de la conversation reconnait qu’il vient d’apprendre que ses vaches sont en partie nourries à l’huile de palme. « C’est notre conseiller en nutrition qui s’occupe de l’alimentation de mes animaux. Je ne savais même pas qu’ils prenaient de l’huile de palme. Dans ma moulée du robot de traite, j’ai un peu d’huile de palme, mais je ne sais pas chaque ingrédient de l’alimentation de mes vaches. On a des nutritionnistes pour ça», répète-t-il.

Que les transformateurs disent clairement ce qu’ils veulent !

Et il rappelle que ce sont les industriels qui mènent le bal : «Quand on vend un hectolitre de lait, on vend des kilos de gras, des kilos de protéines, c’est ça que les industriels veulent. On n’est pas payé au volume, mais à la qualité des produits qu’on vend».

«Les transformateurs, quand ils veulent ajouter des ingrédients qui coûtent moins cher ils le font, ils dénaturent le lait. Et c’est nous autres qui supportons ça!», clame-t-il.

Renaud Lachance amène aussi un comparable intéressant avec le sirop d’érable qui, dit-il, est peu connu du consommateur et du grand public : «C’est comme le sirop d’érable, il a pas le même goût partout. Le lait c’est pareil, il diffère selon la race, selon les fourrages. C’est au transformateur de demander ce qu’il veut».

Et concernant le beurre dur ?

«Si le beurre a une texture différente, il faut vérifier toute la filière. Je n’ai jamais entendu un transformateur nous dire qu’on avait une moins bonne qualité de lait sinon on aurait pris les moyens pour remédier à la situation», conclut-il.

«On est fiers de la petite vache bleue. C’est important pour nous autres et on veut vendre de la qualité», conclut-il.

RENAUD LACHANCE EST L’INVITÉ DE LA QUOTIDIENNE DU JEUDI 11 MARS.

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