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Inquiétude dans le secteur du porc : «La grande majorité de nos achats reste au Québec», dit Olymel

Alors que Les Éleveurs de porcs du Québec s’inquiètent de la baisse annoncée par Olymel des achats de porcs pour l’abattage en mars 2022, La Vie agricole a rejoint Richard Vigneault, directeur des communications d’Olymel, pour comprendre la situation telle que vécue au sein de son organisation.

D’emblée Richard Vigneault a tenu à éclaircir une situation qui lui semblait ambigüe dans le communiqué des Éleveurs de porcs du Québec : « Il n’y a pas d’arrêt à Princeville. On cesse les activités d’abattage en mars prochain 2022. C’est d’ailleurs notre plus petit abattoir. Il sera reconverti pour la découpe et le désossage. Les personnes affectées vont être reformées pour la découpe et les emballages. Il n’y aura donc aucune perte de postes et même au contraire on va continuer d’embaucher. On va faire de la valeur ajoutée. Le syndicat a été informé vendredi dernier», dit-il.

Soyons clairs, précise M.Vigneault, certains disent que «nous aurions été subventionnés alors que c’est une prise de capital de la part du gouvernement du Québec par le biais d’Investissement Québec à hauteur de 150 millions. Et le gouvernement lui aussi veut des rendements!»

Les raisons de la baisse anticipée des achats

«Ça fait des mois que le marché de la Chine pèse moins dans nos exportations et en plus on a une autre problématique avec la pénurie de main d’œuvre. Il nous faut donc affecter le plus grand nombre de personnes possibles pour faire de la valeur ajoutée», de préciser Richard Vigneault.

Pourquoi ne pas acheter seulement au Québec ?

M.Vigneault l’assure, Olymel comprend les éleveurs. «On a essayé de trouver un équilibre», dit-il. Et il ajoute que «Les 10 000 porcs coupés en Ontario représentent 40 % des achats quand les 15 000 porcs coupés au Québec représentent 10 % des achats !».

Il précise : «Historiquement, on manquait de porcs au Québec. C’est pour ça qu’on a pris des porcs en Ontario. Maintenant on a des contrats à long terme avec l’Ontario aussi et il faut les respecter.»

« On va faire des efforts en mettant en place des heures supplémentaires», dit-il. Il souligne au passage les bons coups d’Olymel pendant la grève à Vallée-Jonction alors que, pendant 4 mois de grève, il n’y a eu aucun porc d’euthanasié.

Où se situe le ministre Lamontagne ?

Concernant l’information qui laisse supposer que le ministre en exprimant sa déception de la situation soutiendrait indirectement la cause des producteurs, il rappelle qu’à sa connaissance le message est venu de l’attachée de presse du ministre Lamontagne et non du ministre lui-même et qu’au final le gouvernement est actionnaire et comprend la nécessité de la rentabilité.

« Investissement Québec recherche une entreprise qui rapporte des dividendes. Tout le monde peut comprendre ça, le gouvernement comme les Éleveurs, qu’il y a là des défis à relever! On a pris notre décision avec 4 mois de préavis et on espère que les choses iront mieux.»

Un peu d’espoir

«Si la pénurie de main d’œuvre se résorbe et que les conditions de marché changent il n’est pas impossible qu’on puisse acheter plus de porcs au printemps, mais il faudrait que toutes les conditions soient réunies».

Et que dit l’Ontario ?

Richard Vigneault dit ne pas avoir connaissance d’une réaction officielle en Ontario et ajoute en conclusion : «Personne ne va trouver que c’est une bonne nouvelle que ce soit en Ontario ou au Québec, mais la grande majorité de nos achats reste au Québec».

 

 

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