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Travailleur agricole ou esclave agricole?

C’est une belle initiative que celle du centre d’emploi agricole de la Montérégie, une ligne téléphonique dédiée aux travailleurs étrangers temporaires qui travaillent sur nos fermes, ou qui voudraient éventuellement le faire. Les travailleurs étrangers peuvent trouver réponse à leurs questions dans leur langue ainsi que rapporter des abus ou situations particulières auxquelles ils pourraient faire face.  Un numéro sans frais est disponible ainsi qu’un numéro WhatsApp afin que les travailleurs étrangers puissent avoir accès aux services. Il était plus que temps qu’un tel service soit disponible, il permettra de contrôler les abus d’une minorité qui menace un service plus qu’essentiel pour les entrepreneurs agricoles d’ici.

 

Récemment les médias généralistes ont mis à jour des cas d’abus auprès de travailleurs étrangers à l’emploi d’entreprise agricole.

Malheureusement, certaines personnes pensent que les programmes de travailleurs étrangers temporaires sont un accès à des esclaves pour leur entreprise. À voir certains commentaires (marginaux) qui circulent sur Facebook à propos des travailleurs étrangers temporaires, on peut comparer ces commentaires aux arguments des planteurs du sud des États-Unis qui s’opposaient à l’abolition de l’esclavage en 1850.

Une initiative comme celle de l’UPA de la Montérégie est plus que nécessaire afin de freiner une minorité de gens qui voient dans ces travailleurs une source d’esclave des temps modernes que l’on peut exploiter afin de s’enrichir.

Il est à espérer que l’initiative de l’UPA de la Montérégie soit suivie par d’autres régions car il serait dommage que l’accès aux travailleurs étrangers soit restreint au milieu agricole parce que certains ont mal agi. Ce programme de travailleurs étrangers est une solution à la pénurie de main d’œuvre et non un programme de recrutement d’esclaves.

Le recours à de la main-d’œuvre étrangère, particulièrement en provenance de pays où les conditions de vie sont déplorables, présente souvent le danger de devenir une source de main d’œuvre docile à bas prix (définition moderne de l’esclavage), même si au départ elle devait régler un problème de pénurie de main d’œuvre.

Il ne faudrait pas non plus que nos entreprises agricoles deviennent dépendantes d’esclaves, il faut plutôt s’assurer que nos entreprises agricoles soient en mesure de faire vivre convenablement leurs ouvriers, qu’ils soient originaires d’ici ou d’ailleurs. N’oublions pas qu’il n’y a pas si longtemps que la condition des agriculteurs était une des pires de la société, grâce à l’effort de nos parents et grands-parents, un agriculteur peut, aujourd’hui, élever convenablement sa famille, il a rejoint le niveau de vie de la moyenne de la société.  Si pour survivre une ferme a besoin de travailleurs à bas prix pour survivre, il n’y a qu’un pas pour que les propriétaires deviennent à leur tour des travailleurs à bas prix de grandes entreprises intégratrices d’activités agricoles.

La pénurie de main d’œuvre est réelle, elle affecte actuellement l’ensemble des entreprises et compromet la croissance du secteur agricole, le recrutement de travailleurs étrangers est essentiel, elle devrait se faire idéalement sur une base plus permanente en accueillant de nouvelles familles canadiennes, et non de façon temporaire comme cela se fait actuellement.

Compte tenu de la complexité de devenir un immigrant, l’on doit se contenter de procédures temporaires à renouveler.

Il faut saluer l’initiative de l’UPA de la Montérégie et du groupe Immigrant Québec, de telles initiatives bâtissent notre agriculture de demain.

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