On se dit que la Russie a plus à perdre qu’à gagner à aller en guerre au regard des sanctions que les États-Unis et l’Europe pourraient lui infliger, mais il ne faut pas sous-estimer la capacité de la Russie à déstabiliser les marchés de l’énergie ce qui aurait un impact sur la production dans nos fermes et au final sur nos aliments au supermarché. Si l’essence, le gaz et le blé augmentent, les prix à l’inflation sur les prix à l’épicerie seront là pour rester.
Les bourses partout dans le monde sont en soubresauts depuis quelques jours en attente de voir comment le conflit aux portes de l’Ukraine va se régler. Après deux ans de soutien économique en raison de pandémie, plusieurs pays sont un peu à bout de souffle et ne pourront plus soutenir l’économie comme dans les dernières années.
La guerre par l’énergie
Certes la Russie ne peut pas mener seule le bal, elle est passée de 2013 à 2021 de 8e puissance mondiale à la 11e place alors que le Canada la précède de peu à la 10e place. Mais en termes de distribution de l’énergie sur la planète, elle peut jouer les trouble-fêtes. La Russie est l’un des principaux producteurs de matières premières au monde : elle sort autant de pétrole que l’Iran, l’Irak, le Nigéria et l’Algérie réunis.
L’Europe à risque
La France, 6e puissance mondiale a quand même à craindre de la Russie qui est un fournisseur important notamment de gaz et on sait que la France importe 90 % de son gaz toutefois l’hexagone a une bonne diversité de fournisseurs. Pour la France c’est seulement 17% de son gaz qui provient de Russie, le plus important fournisseur de gaz en France reste la Norvège à hauteur de près de 40%. Et la France a encore une autonomie énergétique indépendante de taille par le biais du nucléaire.
L’Allemagne qui a fait un trait sur le nucléaire, dépend pour plus de 50 % de la Russie pour obtenir du gaz. Les tensions actuelles en Europe sont donc réelles.
Quelle position pour le Canada face à la Russie?
On peut lire sur le site du gouvernement du Canada que celui-ci s’oppose aux orientations politiques de la Russie depuis quelques temps déjà et même avant la crise ukrainienne actuelle. Et l’on comprend que l’impact à la baisse de nos échanges commerciaux entre les deux pays risque de rester: «Le gouvernement russe utilise également des mesures législatives pour supprimer les voix de l’opposition. En fin décembre 2020, le président Poutine a signé un grand nombre de projets de loi, incluant des restrictions sur les manifestations, l’information en ligne, et sur les individus et les organisations recevant des fonds de sources étrangères pour leurs activités. Les campagnes médiatiques agressives menées par l’État discréditent le travail de la société civile, et les attaques contre les acteurs de la société civile, comme dans les années précédentes, restent fréquentes.
Le Canada a condamné à plusieurs reprises ce dernier exemple de mépris des droits de la personne et du droit international de la part de la Russie. En plus d’une déclaration du ministre des Affaires étrangères le 2 septembre 2020, le Canada a également rejoint les déclarations du G7 et du Conseil de l’Atlantique Nord condamnant ces actions.
Compte tenu de ces événements, le 21 mars 2021, le Canada a de nouveau modifié le Règlement sur les mesures économiques spéciales (Russie) pour désigner neuf (9) hauts fonctionnaires de l’administration russe en réponse à ces violations des droits de la personne qui ont été commises dans ce pays. Ces nouvelles sanctions font partie d’un effort diplomatique concerté visant à communiquer un message clair à la Russie que le Canada n’acceptera pas que des violations flagrantes et systématiques des droits de la personne continuent de se produire aux mains de l’État en toute impunité, et pour imposer des conséquences à la Russie pour son mépris continu des droits de la personne et de l’état de droit.»