Un secteur agricole bien placé pour faire face aux pressions inflationnistes

Le secteur agricole canadien est bien placé pour faire face aux pressions inflationnistes et aux taux d’intérêt plus élevés, d’après l’économiste en chef de Financement agricole Canada (FAC), Jean-Philippe Gervais. Les producteurs peuvent s’adapter au contexte économique actuel de l’agriculture canadienne

« Nous occupons une position unique puisque des revenus agricoles records permettent d’atténuer l’incidence de la hausse marquée du coût des intrants et de la hausse des taux d’intérêt. Il est essentiel que les producteurs surveillent de près leurs revenus et dépenses prévus afin d’éviter des problèmes de liquidités pouvant exercer une pression sur les exploitations. », dit-il.

« La capacité d’assurer le service de la dette est sans doute l’indicateur du risque financier le plus critique pour les exploitations agricoles», ajoute-t-il.

Selon les dernières prévisions de FAC, les recettes monétaires agricoles pourraient progresser de 15,9 % pour s’élever à 96 milliards de dollars en 2022, en raison des prix élevés des produits agricoles et de la possibilité que le rendement des cultures soit bien supérieur à celui de l’an dernier. Si ces prévisions se concrétisent, l’augmentation des recettes agricoles pourrait dépasser le record enregistré en 2021, qui représentait déjà une augmentation de 14,9 % par rapport à 2020.

« Même si nos prévisions étaient plus modestes, tout indique que l’industrie agricole du pays est en bonne santé financière et bien placée pour faire face aux pressions inflationnistes et aux taux d’intérêt plus élevés», dit M. Gervais.

Les exploitations agricoles devront toutefois s’adapter aux taux d’intérêt majorés, une situation que les producteurs n’avaient pas connue au cours des 15 dernières années. La Banque du Canada a haussé son taux du financement à un jour de 2,25dans les cinq derniers mois et d’autres hausses graduelles de taux d’intérêt sont attendues cette année.

Les pressions inflationnistes sur les intrants agricoles sont généralisées. Les prix des engrais ont augmenté d’au moins 50 % par rapport à l’année précédente et ils ont même plus que doublé dans certains cas. Les prix des aliments pour animaux et du carburant agricole ont grimpé respectivement de plus de 40 % et de plus de 35 % par rapport à l’année dernière. Les pressions inflationnistes sur les intrants agricoles ont assombri les perspectives et contribué à une hausse globale de la dette agricole, qui s’est accrue de 7,1 % pour s’élever à 129 milliards de dollars à la fin de 2021.

Jean-Philippe Gervais recommande aux producteurs d’envisager des hypothèses qui varient en fonction des prix des produits de base et des intrants agricoles, des rendements et des taux d’intérêt, ce qui leur permettra de mieux comprendre les risques financiers auxquels ils sont exposés et d’élaborer différentes stratégies d’atténuation de ces risques pour faire face à l’éventualité que ceux-ci dépassent leur seuil de tolérance.

« Pour un producteur qui court déjà un risque financier considérable, il pourrait être prudent d’adopter une stratégie qui réduit le risque lié à la hausse des taux d’intérêt, prévient M. Gervais. Je ne dis pas que tout le monde devrait opter pour un taux fixe, mais que chaque producteur devrait connaître les répercussions possibles selon différentes hypothèses et assurer la viabilité de son entreprise. »

 

 

 

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