«Au moment de sa fondation en 1922, une loi privée pour Sollio Groupe Coopératif a été créée et conformément à celle-ci, nous devons parler d’action et non de part.»
Suite à l’assemblée générale de Sollio qui s’est tenue fin février, La Vie agricole a posé quelques questions à la coopérative afin de mieux comprendre sa vision.
1-La Vie agricole : Diriez-vous que le nouvel équilibre de Sollio est plus dû à la baisse du prix des céréales et à la performance des ventes dans la volaille ou aux fermetures successives d’usines et au sacrifice des producteurs ( baisse de 40 $ par porc ) ?
Sollio : «Le retour à la rentabilité de Sollio Groupe Coopératif s’explique principalement par l’amélioration des résultats du porc frais chez Olymel. Nous enregistrons malheureusement toujours une perte dans ce secteur, mais elle est nettement moindre que l’an dernier. Cela s’explique par un ensemble de facteurs, notamment la réduction du nombre d’abattages, l’arrivée massive de travailleurs étrangers, la consolidation d’usines et de centres de distribution, la disposition d’actifs non stratégiques, la renégociation d’ententes, la réouverture de l’accès au marché de la Chine et l’accent mis sur les produits à valeur ajoutée.»
2-La Vie agricole : Nos calculs nous amènent à penser que la compensation ASRA sur les 13 dernières années s’élève à 1,5 milliard de dollars, confirmez-vous ce chiffre et dans un tel cas estimez-vous que vu la grande contribution publique, une plus grande diversification en agriculture va devenir nécessaire dans le futur ?
Sollio : «Le montant global versé par le biais de l’ASRA aux agriculteurs est une donnée qu’il faudrait plutôt demander à la Financière Agricole du Québec. Il serait certes préférable de ne pas avoir besoin d’y avoir recours, mais l’ASRA demeure un outil essentiel pour la compétitivité et le développement de l’agriculture québécoise. »
3-La Vie agricole : À la lecture des états financiers, il nous apparaît que vous parlez d’actions privilégiées et non de parts privilégiées. Action, n’est pas le vocabulaire habituel d’une coopérative. Merci de nous confirmer que Sollio est bien une coopérative et si oui pourquoi l’utilisation du mot action plutôt que part ?
Sollio : « L’utilisation du mot action plutôt que part est liée à la Loi sur la charte de Sollio Groupe Coopératif. Au moment de sa fondation en 1922, une loi privée pour Sollio Groupe Coopératif a été créée et conformément à celle-ci, nous devons parler d’action et non de part. Cela dit, on parle ici de la même chose, seul le terme diffère. »
4-La Vie agricole : Puisque Sollio, jusqu’à preuve du contraire est une coopérative, et que la Loi des coopératives exige que 50 % du chiffre d’affaires d’une coopérative soit réalisé avec ses membres, merci de nous fournir le pourcentage du chiffre d’affaires de Sollio réalisé avec ses membres?
Sollio : «D’abord, précisons que pour notre coopérative, c’est la Loi sur la charte de Sollio Groupe Coopératif qui prime (et non la Loi des coopératives) et nous respectons toutes les dispositions de notre loi constitutive. Sollio se veut un moteur de valorisation des efforts de ses membres et de ses divisions pour générer une croissance pérenne et des bénéfices par l’entremise d’une gestion responsable du patrimoine coopératif agricole. Cela veut dire entre autres que l’une de nos activités importantes concerne la mise en marché, par le biais d’Olymel, des produits des membres de nos coopératives. Le Québec s’étant doté d’un cadre légal pour baliser la mise en marché des produits de porc et de volaille, nos achats doivent se faire par l’intermédiaire des fédérations agricoles et ne sont donc pas comptabilisés comme des achats auprès de nos membres. Aussi, rappelons que Sollio est une fédération de coopératives. Les ventes des coopératives aux producteurs agricoles membres ne peuvent pas non plus être comptabilisées dans notre chiffre d’affaires. Nous croyons qu’en consolidant tout cela, nous faisons en effet plus de 50% de nos ventes/achats avec les membres du grand réseau élargi de Sollio Groupe Coopératif. Sollio existe par et pour ses membres depuis toujours. Les valeurs et les principes coopératifs guident nos décisions, qui sont ultimement prises par notre conseil d’administration composé d’élus membres de notre réseau. Nous sommes fiers de notre modèle d’affaires, que nous considérons comme déterminant dans le succès et la pérennité de notre organisation.»