La Ferme aux Genoux Usés : “Ici, on cultive de l’humain”

Au cœur de la campagne de Pintendre à Lévis, se niche un lieu singulier, où les légumes ne sont pas simplement cultivés, mais où l’humain s’épanouit au rythme des saisons. Bienvenue à la Ferme aux Genoux Usés, un havre de développement humain et de solidarité.

Une initiative guidée par la passion et l’inclusion

L’histoire de la Ferme aux Genoux Usés est celle d’une passion pour la nature et d’une volonté de créer un espace inclusif où chacun trouve sa place. Vickie Drolet, l’âme bienveillante derrière ce projet, nous raconte ses débuts : “J’ai commencé à faire un jardin, c’était seulement pour la subsistance de ma famille à moi.” Ce qui était au départ un modeste potager familial s’est métamorphosé en un véritable mouvement de solidarité.

La véritable inspiration est venue de la rencontre avec des personnes ayant des problématiques de santé mentale, surnommées affectueusement “les mousquetaires”. Vickie Drolet les a invités à se joindre à elle, et ce geste simple a donné naissance à une communauté soudée et épanouie. “J’ai eu envie de monter un projet parce que j’ai vu qu’on était bien ensemble, et puis, ça leur faisait du bien de travailler à l’extérieur et d’avoir un poste avec des responsabilités“, confie-t-elle.

Cultiver des légumes, cultiver des vies

On cultive bien plus que des légumes, on cultive des compétences et surtout, de l’estime de soi. Les mousquetaires sont au cœur de cette aventure, participant activement à toutes les étapes, de la préparation des terres à la récolte des légumes. Comme le souligne la fondatrice, “Non seulement eux, il y a des gens qui viennent la fin de semaine qui sont adultes et à qui s’est difficile de trouver un emploi.

Chaque jour passé à la ferme apporte son lot de satisfaction et d’apprentissage. “C’est une belle fatigue. On arrive le soir, on se couche pas tard“, partage l’un des mousquetaires. La ferme devient bien plus qu’un lieu de travail, c’est un foyer chaleureux où chacun trouve sa place et en particulier son rôle.

Les Mousquetaires en plein travail à la Ferme Aux Genoux Usés

Une diversité cultivée avec soin

Dans les champs, la diversité règne en maître. Des carottes jusqu’aux framboises, en passant par les poivrons et les concombres, une multitude de légumes et de fruits sont cultivés avec soin et amour. “On essaie des petites surprises pour faire découvrir de nouvelles choses aux gens“, explique Vickie Drolet. Des petites recettes sont ajoutées dans les paniers pour faciliter la préparation des nouveaux aliments. “ L’été, on met des tables dehors, lorsque les gens viennent prendre leur panier, on leur explique tout ce qu’on met dedans” explique un des mousquetaires avec le sourire aux lèvres. Cette année, ça sera une fiche de description des légumes qui guidera les gourmands à préparer leur plat. Le panier s’élève à 434$ pour 14 semaines; 3 juillet, 25 septembre où 16 octobre 2024. Un panier permet de nourrir 2 à 4 personnes, il inclut 6 œufs à chaque fois. 

Des défis et des projets d’avenir

Notre rêve est d’avoir une nouvelle structure dédiée exclusivement à notre cause, car notre bâtiment actuel, bien qu’il serve à nettoyer les légumes, est également utilisé à d’autres fins. La réalité financière nous rappelle que sans argent, nos ressources sont limitées” souligne Vickie Drolet. 

Au cœur de la Ferme aux Genoux Usés, un défi persiste : le financement. La fondatrice de la ferme souligne que leur seule source de revenu provient des paniers de légumes distribués chaque semaine. “On est capable de s’autosuffire. Idéalement, j’aimerais pouvoir trouver des bailleurs de fonds qui voudront bien croire en la mission et puis croire qu’il y a de l’utilité à faire ça“, espère-t-elle. En dehors des recettes des paniers, aucun autre financement n’est disponible, et tous les participants sont bénévoles. Cette réalité limite les possibilités d’expansion et de développement de la ferme. C’est pourquoi Vickie Drolet recherche des fonds pour soutenir cette initiative et lui permettre de continuer à croître et à aider ceux qui en ont le plus besoin.

Vickie Drolet et ses mousquetaires dans le jardin

Un lieu de vie et de partage

Au-delà du travail à la ferme, la communauté se retrouve également en dehors des champs. Des sorties au cinéma aux marchés de Noël en passant par les repas partagés, chaque moment est l’occasion de renforcer les liens et de créer des souvenirs précieux. “On n’est pas dans une business, j’aime vraiment ce qui s’est développé“, confie-t-elle. 

En définitive, la Ferme aux Genoux Usés dépasse largement le cadre de l’agriculture. C’est un lieu où l’humain est au centre de toutes les attentions, où la solidarité et l’inclusion sont des valeurs essentielles. Dans ces champs fertiles, l’espoir germe et grandit, porté des cœurs généreux.

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