ALEXCIA PLAMONDON
Le 15 février dernier, MAtv diffusait l’épisode 4 de Zone agricole. Accompagné de ses invités, Yannick Patelli discutait de la possibilité d’avoir du blé québécois dans nos pains prochainement.
Au Québec, il y a eu temps où le blé dit panifiable était cultivé pour être mangé par les humains. Cependant, ce n’est plus le cas aujourd’hui. En 1977, il y avait environ 840 000 tonnes de céréales. De ce chiffre, il y avait beaucoup de blé, mais peu de maïs. Le gouvernement fédéral avait mis en place un système qui faisait en sorte que chaque province était associée à certaines cultures. Par exemple, le Québec produisait plus de lait et l’Ouest des céréales.
Dans les années 80, Jean Garon avait lancé une politique d’autosuffisance dans le but que le Québec ne dépende pas de l’Ouest. Grâce à ses démarches, l’autosuffisance du Québec est passée de 50 % en 1977 à 80 % en 1985.
Actuellement, les cultures qui règnent sur la province sont surtout celles du maïs, du soya pour nourrir les porcs. Entre 1980 et 2023, le facteur de multiplication du soya est de 26000 %. « Maintenant, l’avenir du blé va passer par l’installation d’une filière du blé pour l’alimentation humaine », relate le porte-parole de l’Institut Jean-Garon, Simon Bégin. Il ajoute aussi qu’afin d’avoir des filières, il faut de l’aide et du temps.
Le secret est la filière
Pour avoir une filière du blé, tous les acteurs doivent faire une part. Selon l’ancien sous-ministre du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), Marc Dion, il faut savoir la vision du gouvernement, connaître la stratégie, avoir des objectifs, avoir les bons outils et en regroupant tout ça il va y avoir un plan stratégique clair.
Il doit y avoir une concertation qui regroupe tous les acteurs, autant en passant par le gouvernement que par les consommateurs. C’est un défi important. La concertation doit être indépendante de l’industrie ou d’un mouvement, c’est-à-dire que tout le monde doit être inclus, mais la filière doit être neutre.
« Pour créer l’avenir du produit céréalier, il faut créer un esprit de filière », souligne le copropriétaire du Moulin de Charlevoix, Rudy Laixhay.
Diversifier les sols
Une méthode pour améliorer la situation des terres au Québec serait d’avoir une nouvelle culture, comme celle du blé. Le deux tiers des superficies sont pour le maïs et le soya. Toujours alterner entre deux cultures n’est pas bien pour les sols, car cela les compacte et il y a des problèmes de matières organiques. « La rotation sur trois cultures serait bénéfique pour la terre. Il faut faire vivre les bactéries et la matière organique », mentionne Marc Dion.
En diversifiant les sols, cela permet d’avoir des terres en santé, mais d’inclure la production d’une nouvelle culture dans la province, comme celle du blé.
Pour plus d’informations sur le sujet, il est possible de consulter l’épisode 4 de Zone agricole sur le site de MAtv Québec ou de lire les divers textes sur le sujet sur www.lavieagricole.com.
BDV : L’avenir de blé au Québec repose sur les filières du blé. (Photo : MAtv / Zone agricole)