Yvon Picotte, né à Louiseville en 1941, fils d’épicier aura eu un parcours toujours en lien avec notre alimentation lui qui deviendra ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du 19 février 1992 au 11 janvier 1994. Ces dernières années il a été chroniqueur à La Vie agricole.
C’est un jour émotif pour l’équipe de La Vie agricole qui voit partir un très bon chroniqueur. Le hasard de la vie a aussi fait en sorte que nous tournions aujourd’hui-même une émission ZONE AGRICOLE sur le monde du cheval si cher à l’ancien ministre de l’Agriculture, Yvon Picotte. Nous étions en autres avec Marcel Lacaille, entrepreneur et ancien propriétaire de plus de 100 juments au Québec: il me confiait Oh combien, Yvon Picotte aura été un ami pour lui et un grand bâtisseur pour le Québec!
D’abord professeur à l’École secondaire Saint-Louis à Louiseville de 1966 à 1970 puis directeur adjoint et directeur de l’éducation aux adultes toujours à la Polyvalente de Louiseville, il a fait ses premières armes dans la presse comme chroniqueur à L’Écho de Louiseville de 1966 à 1968. Il devient président régional du Parti libéral de 1971 à 1973. Il sera alors candidat libéral dans Maskinongé en 1970 défait une première fois mais élu député libéral en 1973 et réélu en 1976, en 1981, en 1985 et en 1989.
Yvon Picotte a été whip adjoint de l’opposition officielle du 19 mai 1981 au 23 octobre 1985. Il obtient ensuite plusieurs postes ministériels auprès de Robert Bourassa (ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche; ministre du Tourisme; ministre délégué aux Pêcheries; ministre des Affaires municipales; ministre de l’Agriculture, des Pêcheries, de l’Alimentation et du Développement régional).
Il sera à nouveau ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation dans le cabinet Johnson (Daniel fils) puis ministre délégué aux Affaires régionales.
L’aventure de l’ADQ
Il tente ensuite l’aventure de l’ADQ (Action démocratique du Québec). Il sera même directeur du comité électoral de ce parti au scrutin de mars 2007. Très impliqué socialement, il aura été directeur du centre de désintoxication du Pavillon du nouveau point de vue à Lanoraie, président du conseil d’administration du Groupe RCM à Yamachiche (une entreprise à dimension humaine qui s’occupe avec fierté de la collecte, du tri et du déchiquetage de documents) et président du Festival international de la galette de sarrasin de Louiseville.
Dans La Vie agricole, toujours un «franc-parler»
Au cours de sa carrière de chroniqueur avec La Vie agricole, il aura été l’un des plus ardents défenseurs des régions et de l’occupation du territoire.
En décembre dernier il écrivait à propos du déclin du monde du cheval si important pour la vie en région : «Près de quinze ans plus tard, le terrain de l’hippodrome Bluebonnet est toujours vacant malgré les nombreux projets présentés et discutés sur la place publique. La fermeture de cet hippodrome est un manque flagrant de vision tant de la part du gouvernement de l’époque que des investisseurs privés assoiffés par l’appât du gain généré par les machines à sous ou les appareils loto vidéo. (…) Loto-Québec constate, année après année, le déclin des activités de ses casinos et la baisse de ses revenus.(…) À elle seule, Loto-Québec serait en mesure de donner l’impulsion nécessaire à la relance de cette industrie! À l’instar d’Hydro-Québec, Loto-Québec a un rôle majeur à jouer en matière de développement économique et social dans les régions (…) La vitalité de nos territoires n’attend rien de moins que ce coup de pouce!»
Sur le thème purement agriculture dans sa chronique signée pour La Vie agricole, il titrait le 26 avril dernier : «Demander ne suffit plus, l’avenir du secteur agricole en dépend.»
Il y soutenait l’industrie porcine en écrivant : « C’est à se demander si son poids économique n’est pas assez suffisant aux yeux du gouvernement. Gouvernement qui n’en a que pour les entreprises étrangères. À ces dernières, on déroule avec faste, le tapis rouge que l’on pave de milliards de dollars en subventions et incitatifs de production! Pour nos éleveuses et éleveurs de porc, que des miettes. (…) L’économie des régions et de nos territoires en a plus que jamais besoin, ce que semble oublier notre super ministre à l’Économie et celui des Finances».
Lors du lancement de notre téléweb LVATV il fut l’un des premiers politiciens à venir commenter l’actualité agricole sur notre plateau. Toute l’équipe de La Vie agricole se joint à moi pour offrir ses condoléances à sa famille. Bon voyage Yvon!