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Le fric ce n’est pas ce qui manque dans le monde agricole

Le livre de Debailleul, Dion, Saint-Pierre explique qu’en agriculture on a besoin plus de courage que d’argent tant il semble que le fric ce n’est pas ce qui manque dans le monde agricole. Le livre «Notre agriculture à la dérive» explique que l’UPA,  syndicat unique, profite d’une  grande richesse dans son organisation grâce aux prélevés qui lui aurait permis de récolter, entre autres, 40 millions de dollars en 2022 juste en prélevés sur les porcs.

L’autre élément important du livre est la mise en lumière de l’ASRA sans plafond qui aura été depuis les années 80 une décadence de l’agriculture au profit de l’agriculture industrielle et mondialisée tel que l’avait prédit Jean Garon et le tout au détriment de l’autosuffisance alimentaire. Une véritable orgie de fric qui aura enregistré moins de diversité agricole, moins de respect environnemental et une flambée du prix des terres agricoles. De plus les trois auteurs nous rappellent que les fermes du Québec sont 60% plus endettées que les fermes du reste du Canada.

Comme il est dit au début du livre,l’ancien ministre de l’Agriculture en France dans les années 60, Edgar Pisani, disait « Quand une politique a réussi, c’est qu’elle a changé le monde et puisque le monde a changé, alors il faut changer de politique». Ce que le Québec ne sait pas faire à en croire les 3 auteurs et le préfacier Marc Séguin qui rappelle qu’on a été bon de ce côté-ci de l’Atlantique dans la belle province pour tabletter le rapport Pronovost et le rapport Saint-Pierre pourtant signes d’air frais en agriculture.

Les trois auteurs expliquent dans ce livre qu’on utilise 70 %  de nos terres pour faire du maïs grain, que la CPTAQ n’a que peu de contrôle de la protection du territoire agricole à lire ce qui se passe avec les éoliennes, que le scalpage des terres pour remblayer des quartiers résidentiels est encore une réalité. Ils démontrent aussi par des tableaux détaillés que le Québec est négligeant avec 0,24 hectare par habitant en superficie en culture alors que pour le Canada on parle de 1,52 hectare par habitant, aux États-Unis 1,22 et dans la seule Saskatchewan 19,73.

Les auteurs jugent le MAPAQ non efficace dans la préservation des sols appuyés par des arguments de la vérificatrice générale et même un constat du MAPAQ lui-même.

Des solutions émergent certes comme disent les auteurs, mais sur certains exemples ils sont eux-mêmes un peu trop enthousiastes au regard des statistiques canadiennes et des enquêtes menées par La Vie agricole ces dernières années. Sur le dossier du blé pour lequel les auteurs sont très positifs, on ne sait pas ce que nous réserve l’avenir, mais jusqu’à preuve du contraire si les efforts sont faits par tous les intervenants de  la chaîne alimentaire pour inverser la tendance, le blé que l’on retrouve dans les farines du Québec provient encore à 92 % de l’Ouest canadien. Des efforts gigantesques seront encore nécessaires pour changer cela.

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