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Plus d’argent et moins de lourdeurs administratives demande Caron

Martin Caron, président de l’UPA s’est positionné en défense de la gestion de l’offre hier au CORIM (Conseil des relations internationales de Montréal) face aux récentes informations divulguées dans la presse. La gestion de l’offre est malmenée, mais elle reste selon lui la meilleure solution pour éviter des subventions plus importantes à l’agriculture comme cela se pratique aux États-Unis. Le président de l’UPA a tout de même demandé plus d’argent pour le secteur agricole et moins de paperasse.

Yannick Patelli

Il était le conférencier invité dans le cadre d’une conférence intitulée : ‘’Commerce international et durabilité, le leadership de l’agriculture’’. Il s’est par la suite entretenu dans le cadre d’un court échange avec Jérôme Dupras, professeur du Département des sciences naturelles de l’Université du Québec et Titulaire de la Chaire du Canada en économie écologique.

Martin Caron a rappelé qu’on met trop souvent en danger les producteurs d’ici en compétition avec les entreprises étrangères qui n’ont pas les mêmes normes. «Ce qui met les producteurs en beau maudit ce sont tous les écofrais qu’on paye et quand les autres arrivent avec des produits sans contrôle, on est frustrés. Et ce qui est important, il ne faut pas juste comparer les produits, mais la façon dont c’est produit. Le critère de société pour un pays c’est de nourrir sa population avant même l’exportation».

Plus d’argent pour lutter contre les changements climatiques

Il a aussi estimé que le Québec ne protège pas encore assez son territoire agricole, mais il considère toutefois l’agriculture québécoise comme un allié incontournable de la biodiversité et estime que les producteurs du Québec sont des leaders en matière environnementale. Il a rappelé aux décideurs que l’agriculture doit toujours faire partie de la solution en soutenant que la population a un intérêt grandissant pour ce domaine depuis la pandémie.

«En terme d’initiative agro-environnementale, je tiens à signaler qu’il y a eu la mise en place des clubs de service-conseil depuis 30 ans en complément  à l’industrie car le premier outil dont on a besoin c’est la santé de nos sols. On a 10 % des fermes qui sont bio au Québec comparativement au Canada qui n’en a que 3 %. On est meilleur sur ce plan-là. On est une solution, nos fermes sont un écosystème et la multifonctionnalité y est vraiment présente. Le premier allié dans la lutte changement climatique c’est agriculture. Il faut y investir et il y a malheureusement peu d’argent public actuellement dans ce domaine».

Moins de lourdeurs administratives

Pour Martin Caron, si les investissements sont au rendez-vous, si on attaque vraiment les lourdeurs administratives, si on s’attaque au problème de la relève, tout est possible !

Martin Caron a rappelé qu’il y a un an, 11% des entreprises voulaient quitter le domaine et que 25 % d’entre elles avaient un solde résiduel négatif : « Ça n’a pas de bon sens. Il y a trop de lourdeur administrative. Les producteurs n’ont plus les moyens de cela», a-t-il dit.

Il dit attendre avec impatience la prochaine politique alimentaire en 2025 comme un rappel au gouvernement qu’il est avant tout responsable de l’état du développement agricole au Québec.

Questionné par Jérôme Dupras sur la spécificité culturelle déclarée par le gouvernement à savoir s’il ne devrait pas en être de même pour l’agriculture et analyser le secteur autrement qu’en simple relation économique, Martin Caron répond : «On a fait avec la culture une exception pour la protéger, il faut faire pareil pour l’agriculture. L’agriculture à l’UPA, on porte ça depuis 100 ans et on va continuer», a-t-il conclu.

Crédit Photo: CORIM

 

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