L’ATAQ dénonce d’éventuels «conflits d’intérêts» du vice-président du Club Jockey du Québec

Dans une lettre envoyée à Sophie Mongeon, présidente du Club Jockey du Québec (CJQ), dont La Vie agricole a obtenu copie par une source anonyme, Jean-François Reid, président de l’Association du Trot et Amble du Québec (« ATAQ ») n’y va pas de main morte. Il s’étonne dans un premier temps que lors d’un courrier reçu de la part Mme Mongeon mi- janvier, on l’informe de la volonté du CJQ de vouloir diminuer les sommes qui sont remises à son association l’ATAQ alors que cette entente a une échéance en 2027.  Il souligne aussi les éventuels «conflits d’intérêts» qu’il dit observer de la part du vice-président du Club Jockey du Québec, Guy Corbeil.

 

Choisir son rôle pour éviter les conflits d’intérêts

«Les trois rôles occupés par M. Corbeil posent un problème majeur de conflit d’intérêts. La crédibilité de notre industrie, la confiance du public et nos relations avec le gouvernement en sont affectées. Nous ne sommes pas contre l’implication de M. Corbeil dans l’industrie, mais il doit choisir un seul rôle effectif pour le début de la saison 2025 à Trois-Rivières.», de dire le président de l’ATAQ.

Le président de l’ATAQ, Jean-François Reid souligne dans son échange écrit avec la présidente du Club Jockey du Québec qu’il voit des conflits d’intérêts pour le vice-président Guy Corbeil : « M. Corbeil cumule présentement les rôles de Vice-président du CJQ; propriétaire de chevaux prenant part à des courses à Trois-Rivières sous la supervision du CJQ; Propriétaire de salons de pari et de bars qui opèrent des machines loterie-vidéo. », dit-il.

Selon la lettre que La Vie agricole s’est procurée, M.Reid parle de «secret de polichinelle»  concernant les décisions importantes prises au CJQ depuis sa création qui seraient toutes orientées par M. Corbeil selon la vision de l’ATAQ.

Opacité dans les nominations et ristourne trop élevée aux salons de paris

Dans la foulée l’ATAQ critique «l’opacité extraordinaire» dans la nomination des membres du CJQ, demande à connaître la ristourne remise aux salons de paris et la voir diminuer et demande de revenir à l’époque où les revenus des machines de loterie vidéo (MLV) étaient au profit de l’industrie des courses.

Actuellement dit L’ATAQ : « Depuis la création du CJQ, ces MLV sont au bénéfice unique des propriétaires de salons de pari. Nous considérons que d’avoir laissé aller ces MLV est une erreur majeure des négociations du CJQ avec les partes prenantes de l’époque. Une négociation qui a appauvri l’industrie. Nous vous demandons de renégocier l’entente avec les salons de pari pour que soient redirigés tous les revenus des MLV qui y sont en opération.»

Tentative de renégocier l’entente entre le Club Jockey du Québec et l’ATAQ

Mme Mongeon dans la lettre qu’elle a fait parvenir à l’ATAQ précise que pour le moment, l’entente entre les parties, le Club Jockey du Québec (CJQ) et l’Association de trot et amble du Québec (ATAQ), prévoit de reverser une somme de 3% de l’enveloppe disponible des bourses à L’ATAQ avec un paiement minimal de 5 500$ par mois.

Mme Mongeon ajoute dans cet échange : «Actuellement, le CJQ verse 7185$ alors que la situation a changé, entre autres que l’ATAQ ne loue plus le local sur la rue Paré (encore inscrit sur Google), que les membres de votre conseil d’administration sont des bénévoles et que le CJQ a rendu l’adhésion obligatoire à votre organisation. En toute honnêteté, à moins de preuve contraire, nous considérons que ces sommes seraient plus profitables aux hommes et femmes à chevaux avec un investissement direct dans la programmation. Le CJQ souhaite renégocier l’entente avec l’ATAQ afin de pouvoir prendre une partie de cette somme de plus de 85 000$ par année pour produire un programme et/ou améliorer les bourses.»

Rapidement le président de l’ATAQ a réuni les directeurs de l’association ATAQ afin de discuter des possibilités. «Il s’agit d’une décision très importante que nous aimerions soumettre au vote de nos membres, ceux à qui cet argent est destiné», a-t-il répondu à la présidente du Jockey Club du Québec.

Compression des coûts à l’ATAQ : Qu’en est-il au Jockey Club?

Il rappelle aussi :  «L’ATAQ a effectivement fait un effort considérable pour diminuer substantiellement ses coûts de fonctionnement afin de redonner le maximum aux hommes et femmes à chevaux. Nous nous attendons à la même chose du CJQ». Pour l’ATAQ c’est clair, l’industrie s’attend à plus du Club Jockey du Québec!

La présidente du Club Jockey du Québec prête à s’exprimer

La Vie agricole a rejoint la présidente du Jockey Club du Québec, Me Sophie Mongeon et le vice-président, Guy Corbeil afin d’obtenir leurs versions des faits. Seule Me Mongeon a répondu à ce jour, heureuse de pouvoir donner sa perception de la situation : «Tellement contente que vous me contactiez. Il me fera plaisir de vous donner une entrevue sur le sujet. Notre industrie a tellement d’embûches et de défis. Malheureusement, l’ATAQ reste ancrée dans leur vieille réalité et vision, qu’ils sont eux- mêmes artisans de leurs malheurs. Comme si l’ennemi était le CJQ. C’est plutôt l’essoufflement de notre industrie et le manque d’intérêt du gouvernement, mais surtout du public», nous a-t-elle écrit.

Une entrevue audio est programmée avec elle dans les prochains jours.

 

Votre commentaire