Tout début 2025 on apprenait la faillite de la CAPÉ, la Coopérative pour l’agriculture de proximité et écologique. Au regard de ce qu’est devenue aussi l’Union paysanne qui n’est plus que l’ombre d’elle-même, on peut sincèrement se désespérer pour les fermiers de proximité du Québec. Il est loin le temps où le ministre André Lamontagne devenait le premier ministre de l’Agriculture à participer à un congrès de l’Union paysanne en 2019 lorsqu’il lança sa fameuse dénonciation des fonctionnaires de l’environnement qu’il traitait de «ayatollahs» de l’environnement.
La CAPÉ : s’en est fini!
Selon l’ex-administratrice de la CAPÉ, Camille Lussier, «Ce sont les multiples changements au sein de la direction qui ont créé une instabilité à l’interne et entraîné davantage de défis pour la coopérative (…) Il y a aussi eu des investissements dans la diversification des formes de mise en marché et à un moment donné, les investissements ont dépassé les capacités financières de la CAPÉ».
On parlait de semer l’avenir
Le dernier communiqué de la CAPÉ date d’avril 2024 où il est question de l’opportunité de semer l’avenir! Le communiqué se voulait un appel à l’action de la part des fermières et fermiers de famille pour transformer l’agriculture au Québec.
«Face aux défis sans précédent rencontrés par le secteur agricole au Québec, il est impératif de prendre des mesures décisives dès maintenant. Les fermières et fermiers de famille sont convaincus qu’une action rapide et durable est possible, offrant ainsi une opportunité de transformation vers une agriculture écologique, équitable et axée sur les besoins de la population. Pour faire croître une agriculture plurielle, pérenne et nourricière, tout le système agroalimentaire, y compris les gestes du quotidien et les habitudes citoyennes, doit changer.», pouvait-on lire.
La CAPÉ avait alarmé le MAPAQ dès 2023
En mai 2023, la CAPÉ s’adressait au gouvernement pour réclamer des budgets mieux gérés. Demande était faite alors au gouvernement du Québec pour qu’il gère mieux l’aide consentie par l’État au milieu agricole. La CAPÉ visait entre autres les grosses fermes acheteuses compulsives de terres aidées par le programme de crédit de taxes qui ne fait que mettre de l’eau au moulin pour avantager les plus gros.
La CAPÉ se questionnait aussi en 2023 sur l’utilité de continuer à privilégier le secteur porcin en y injectant plus de 300M$ à l’époque par le biais de l’ASRA.
Où est l’Union paysanne?
Pour ce qui est de l’Union paysanne, il semble que le dernier communiqué fasse état de sa participation en février 2024 à la réflexion collective à Montréal sur les Transformations économiques structurelles pour une transition socio-écologique organisée de concert par le Chantier l’économie sociale, Transition en Commun, Front commun pour la transition énergétique, Pôle sur la ville résiliente, Territoires innovants en économie sociale et solidaire (TIESS) et le Campus de la transition écologique.
L’événement avait pour objectif de permettre la rencontre entre différents mouvements sociaux, environnementaux et du secteur de l’économie sociale afin de revoir l’ensemble des éléments systémiques du modèle économique dominant et de réfléchir au comment pourrions-nous contribuer à le transformer!
Une chose est sûre le ministre Lamontagne devrait être moins dérangé pour la fin de son mandat, les soldats sont tombés au front!