
Fin janvier, en pleine période d’élections pour les syndicats agricoles en France, le Sénat a voté le retour des néonicotinoïdes et certaines facilitations accordées à la construction des mégabassines. Cette proposition de loi est venue du sénateur et ancien élu de la FNSEA Laurent Duplomb.
« Ouvrons les yeux, arrêtons d’être naïfs, ayons le courage de sortir de l’obscurantisme vert ! Réveillons-nous avant qu’il soit trop tard ! » Voilà comment le sénateur Les Républicains Laurent Duplomb a donné le ton aux débats. Pour lui cette proposition de loi visait à lever les contraintes au métier d’agriculteur.
Le principal motif défendu était de « sauver » les filières des betteraves à sucre et de la noisette. Les interdictions avaient été votées en France en 2018 alors que ces mêmes néonicotinoïdes restaient utilisés ailleurs en Europe.
Selon plusieurs sources sur le terrain ce changement de cap par le Sénat était nécessaire pour maintenir la compétitivité de la France.
«Un avis de sagesse » selon le gouvernement
Le gouvernement, un temps opposé à une réintroduction pure et simple de ce produit, a rendu un « avis de sagesse », dit-on.
Laurent Duplomb s’est réjoui que l’on « mette fin à dix années d’interdiction » pour reconquérir des parts de marché perdues face à d’autres pays européens où cela est autorisé. « L’enfant, quand il fait une erreur, on le lui dit et on l’éduque. Eh bien, pour une fois, on va éduquer en corrigeant les erreurs que nous avons faites dans le passé. », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « Ayons le courage de sortir de l’obscurantisme vert ».
Le texte a été adopté à une large majorité de 233 voix pour et 109 contre.
Sur l’eau et les mégabassines, c’est un oui mais sous surveillance
Sur la ressource eau, plusieurs dispositions ont été adoptées. Les retenues de stockage d’eau à vocation agricole seront « présumées d’intérêt général majeur » au sens des directives européennes sur l’eau et les habitats, à condition de s’inscrire « dans une démarche de gouvernance garantissant une gestion concertée de la ressource en eau, et qu’ils s’accompagnent d’engagement dans des pratiques sobres en eau », indique un amendement du gouvernement, qui a été adopté.